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Environnement - Des mesures pour renforcer la prévention des inondations

La ministre de l'Ecologie et du Développement durable a annoncé le 11 juillet un renforcement du dispositif de prévention des risques d'inondations. Une carte de vigilance crue, accessible à tous sur Internet, doit permettre de mieux anticiper les risques.

Cinq millions de personnes et près d'une commune sur quatre se trouvent aujourd'hui en zone inondable. Les inondations catastrophiques de ces dernières années ont fait de nombreuses victimes et entraîné des dégâts matériels considérables qui font de ce fléau la première dépense d'indemnisation des risques naturels en France. Une situation qui doit beaucoup au développement urbain de ces cinquante dernières années. "Nous ne devons plus reproduire les erreurs du passé et, compte tenu de toutes les informations sur les risques dont nous disposons aujourd'hui,  il n'est plus admissible d'accorder de permis de construire en zone inondable", a prévenu la ministre de l'Ecologie et du Développement durable, Nelly Olin, en présentant quatre séries de mesures visant à renforcer la prévention des risques liés aux inondations.

Une carte de vigilance crue

Pour mieux anticiper le risque, une carte de vigilance crue, réalisée en partenariat avec Météo France, est accessible à tous les internautes (www.vigicrues.ecologie.gouv.fr). Elle représente les cours d'eau surveillés par l'Etat, avec une échelle de couleurs -  vert, jaune, orange et rouge - indiquant le niveau de danger potentiel. Déclinée à l'échelle locale, la carte intègre aussi les cours d'eau hors du périmètre de responsabilité de l'Etat et mentionne les stations d'observation chargées de leur surveillance. Elle est complétée par un bulletin qui peut comporter des conseils de comportement.
Ces documents sont actualisés deux fois par jour et beaucoup plus souvent en cas de crise. Ils prennent en compte aussi bien les précipitations prévues mais aussi - avancée notable - l'état d'humidité des sols. Sans se substituer aux dispositifs d'alerte déclenchés par les préfectures et les responsables de la sécurité civile, ils visent à offrir aux maires des 6.000 communes inondables par les grands cours d'eau et aux autorités publiques une information plus précoce de façon à se préparer à la gestion d'une situation de crise.
La ministre a également annoncé un renforcement des programmes de prévention des risques d'inondation par bassins versants et la généralisation des plans d'actions pour les grands fleuves. Depuis 2003, 42 bassins versants parmi les plus exposés ont été retenus pour la mise en place de programmes incitant les collectivités à conduire des travaux de réduction de la vulnérabilité et de protection. Une démarche similaire est à l'oeuvre sur les bassins de la Loire et du Rhône.

500 nouveaux plans de prévention des risques d'inondation

A partir de 2007, des programmes d'action, dotés au total de 110 millions d'euros, seront lancés sur la Seine et la Garonne ainsi que sur de nouveaux bassins versants sensibles pour couvrir plus des trois quarts des habitants exposés aux risques d'inondation. Pour mieux maîtriser l'urbanisation en zones inondables, 500 nouveaux plans de prévention des risques d'inondation (PPRI) seront approuvés d'ici fin 2007.
Par ailleurs, depuis le 1er juin, l'information des acquéreurs et des locataires sur les risques naturels auxquels est exposé leur logement est obligatoire. Les éléments nécessaires pour établir cet état des risques seront directement disponibles sur les sites de toutes les préfectures d'ici à la fin de l'année.
Enfin, l'Etat a achevé un premier recensement des digues qui a permis d'en identifier 7.000 kilomètres, gérés par 1.500 maîtres d'ouvrage différents. Un tiers de ces digues conditionne directement la sécurité de deux millions de personnes et l'Etat entend contrôler d'ici à 2010 toutes les digues intéressant la sécurité publique, dont 30% avant fin 2007. Le projet de loi sur l'eau, qui sera examiné en deuxième lecture par le Sénat lors de la session extraordinaire du Parlement début septembre, prévoit de renforcer les obligations des propriétaires des ouvrages les plus sensibles. Ils seront tenus d'assurer une surveillance régulière de leurs ouvrages et, pour les plus risqués, de réaliser une étude de danger analysant les conséquences de leur rupture éventuelle et les mesures à prendre pour les réduire.

 

Anne Lenormand

 

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