Des collectivités fournissent des masques pour une rentrée sous tension
Après deux semaines de vacances, quelque 12 millions d'élèves, dont ceux des écoles primaires désormais masqués, ont vécu lundi 2 novembre 2020 une rentrée très particulière dans une France reconfinée, sous tensions sanitaire et sécuritaire avec des hommages dans tout le pays à Samuel Paty. Plusieurs communes et collectivités ont pris l’initiative de fournir des masques, dès lundi dans l’urgence.
Contrairement au printemps, les écoles, collèges et lycées restent ouverts pour cette deuxième phase de confinement, mais sont soumis à un protocole sanitaire renforcé (lire notre actualité du 30 octobre) qui impose notamment le port du masque dès l'âge de 6 ans, y compris pendant le temps de la récréation, contre 11 ans auparavant. Pour parer aux besoins, et dans l’urgence, plusieurs communes ont décidé de fournir des masques, très souvent en tissu, dès ce lundi. C’est le cas par exemple de la ville de Sainte-Luce-sur-Loire, qui annonce avoir “commandé des stocks complémentaires pour répondre à d’éventuels besoins”. Dès le dimanche 1er novembre, l’agglomération Grand Paris Sud a fait savoir qu'elle allait fournir "des masques aux 30.000 élèves des écoles élémentaires de son territoire". Leur distribution s'est faite en lien avec les 23 villes de l’agglomération dès lundi de manière à ce que "chaque enfant de 6 à 10 ans reçoive dans son établissement un kit de 7 masques chirurgicaux conformes aux normes en vigueur", a assuré la collectivité qui s’est associée avec l’entreprise Iris Ohyama. Idem pour la commune de Bérat, en Haute-Garonne qui met 250 masques à disposition de l’école élémentaire ainsi qu’un “stock au centre de loisirs pour les enfants qui l’oublieraient par la suite”. D’autres encore, comme Alfortville, Antony, Brest pour ne citer qu'elles, lui ont emboîté le pas dans l'urgence.
"Ca me gêne"
Cette rentrée provoque des difficultés nouvelles pour certains parents d'élèves. "C'est une rentrée particulière, des mesures prises un peu la veille pour le lendemain, comme les masques à partir de 6 ans, ça oblige les familles à s'adapter dans l'urgence. Ça peut être compliqué quand on a plusieurs enfants à gérer", estime Gautier Guépin, parent d'élève de Lille. Un autre, Mohamed Sao, a lui confectionné des masques pour ses enfants. "Pour le petit, âgé de 9 ans, le porter, c'est un petit peu difficile", dit-il. "J'ai un enfant handicapé et pour lui c'est difficile de porter un masque toute la journée", dit de son côté Denya Hallou dont le fils est scolarisé à l'école élémentaire Anatole France du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis).
Des rondes et des patrouilles devant les 60.000 établissements scolaires du pays
Evoquant la crise sanitaire mais aussi les récentes attaques de Nice et de Conflans-Sainte-Honorine, Emmanuel Macron s'est adressé lundi matin aux élèves pour les assurer de son soutien en cette rentrée "difficile". Une minute de silence, en la mémoire de Samuel Paty, l'enseignant décapité, a été observée dans les écoles à 11h00. Depuis, l'attaque dans une église à Nice, qui a fait trois morts, et le plan Vigipirate a été porté au niveau "urgence attentat". Des rondes et patrouilles "fixes et mobiles" de gendarmes et de policiers sont menées depuis lundi devant les 60.000 établissements scolaires du pays. "Je sais que le port du masque toute la journée est difficile. Mais plus nous ferons d'effort, plus vite nous retrouverons une vie normale", a ajouté le chef de l'Etat.
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a de son côté souligné sur France Inter l'importance de laisser les écoles ouvertes. "Ce qui compte, c'est que les enfants ne perdent pas le fil de l'école (...) aller à l'école n'est pas un risque sanitaire excessif par rapport au reste de la vie", a-t-il déclaré.