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E-démocratie - Des Ateliers 2.0 pour renouveler le dialogue entre parlementaires et citoyens

"Dans le monde politique, nous parlons beaucoup d'internet et des nouvelles technologies mais nous les pratiquons assez peu", a reconnu la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet. Forte de ce constat et des 33,5 millions de Français qui utilisent désormais internet comme nouveau lieu d'expression, notamment politique, la secrétaire d'Etat a décidé de lancer, ce 21 octobre au Conseil stratégique, les premiers "Ateliers de l'élu 2.0". Objectif : mettre du lien, de la compréhension entre le monde du net et celui de ses collègues parlementaires, qui sont également, comme elle, des élus locaux. "Ce que demandent les internautes, c'est une relation directe, spontanée, transparente, je dirais authentique. Il ne s'agit pas de faire twitter son assistant parlementaire qui s'occupe déjà du site web ou du blog, ni de délivrer une information décalée, déjà relayée par les médias traditionnels. Il faut s'y investir personnellement !", a insisté Nathalie Kosciusko-Morizet. C'est pourquoi tous les parlementaires pouvaient s'inscrire, sous réserve de venir eux-mêmes, assister à ces ateliers. Près d'une centaine d'entre eux ont répondu présents. Concrètement, ces petits cours de rattrapages entre amis s'organisent en deux phases. La première propose une session introductive divisée en quatre modules "pour donner envie et jeter les bases d'une culture commune en partant de l'expérience des élus et de leur curiosité", les 21 octobre, 4, 18 et 25 novembre prochains. La seconde phase, plus approfondie, offre quatre ateliers de travaux pratiques sur la veille sur le net, le dialogue avec les citoyens, la mobilisation en ligne et la présentation des outils disponibles (blog, partage vidéo, réseaux sociaux et micro-blogging). 

 

A citoyens 2.0, il faut des élus 2.0

Pour convaincre les parlementaires les plus sceptiques, le secrétariat d'Etat a même prévu une hot line qui les aidera à sauter le pas ! "Je vais m'y mettre dans quelques jours, mon blog est prêt. C'est pour entrer dans cette dynamique que je me suis inscrite à ces sessions", a témoigné Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin. "J'utilise à la fois un site, un blog et Twitter. Ce sont des outils qui apportent une forme de temps réel, de transparence pour rendre compte de mon mandat d'élu rural plus souvent que les habituels réunions publiques ou journaux que je fais chaque année. Je souhaite que les élus locaux se saisissent de ces nouveaux outils car ce sont des outils de proximité extraordinaires", a lancé, convaincu, Yannick Favennec, député de Mayenne. L'élu a d'ailleurs demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet de venir faire quelques séances de formation accélérée auprès des maires de sa circonscription. Car il ne s'agit plus seulement de mettre son agenda ou ses derniers communiqués de presse en ligne. "Beaucoup d'élus sont encore dans le web 1.0. Ils ont ouvert un blog ou un site à l'occasion de la dernière campagne électorale. Ils sont parfois déçus du peu d'internautes qui s'y connectent ou des commentaires désagréables qu'ils y trouvent. La découverte du web 2.0 et des réseaux sociaux est peut-être l'occasion de venir ou de revenir au web", espère la secrétaire d'Etat. D'ailleurs, en quoi le numérique change-t-il la politique ? C'est justement la question centrale de l'une des tables rondes du Forum mondial de l'e-democratie qui se tiendra à Issy-les-Moulineaux, les 22 et 23 octobre.
 

Luc Derriano / EVS