Environnement - Déchets municipaux : l'Agence européenne de l'environnement table sur une meilleure gestion
Selon une étude récente de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), le volume annuel de déchets municipaux en Europe devrait augmenter de 25% au cours de la période 2005-2020 pour atteindre 680 kg par personne (contre 520 kg en 2004). Si les 340 millions de tonnes de déchets produits dans l'Union en 2020 étaient déversés, ils couvriraient une superficie égale à celle du Luxembourg sur 30 cm d'épaisseur ou à celle de Malte sur 2,5 m d'épaisseur.
"Ces résultats indiquent que les efforts visant à réduire la production de déchets doivent être considérablement renforcés si l'on veut atteindre l'objectif du sixième programme d'action communautaire pour l'environnement qui consiste en une réduction significative du volume des déchets", souligne l'étude de l'AEE. Le taux de déchets mis en décharge devrait diminuer pour avoisiner les 35% d'ici à 2020 tandis que les opérations de recyclage et de valorisation des matières devraient atteindre environ 42% contre 36% actuellement. Quant au pourcentage de déchets incinérés, il devrait avoisiner 25% d'ici à 2020, contre 17% en 2004.
Les émissions nettes de gaz à effet de serre provenant de la gestion des déchets municipaux sont appelées à diminuer, pour passer du niveau record de 55 millions de tonnes d'équivalents de CO2 par an atteint à la fin des années 80 à 10 millions de tonnes d'équivalents de CO2 d'ici à 2020. "Le recyclage contribuera à hauteur de 75% du total des émissions évitées d'ici à 2020 et l'incinération à hauteur de 25% environ", pronostique l'AEE qui estime "qu'une meilleure gestion des déchets municipaux réduira les émissions de gaz à effet de serre en Europe, dissociant les pressions environnementales de la croissance économique comme recommandé dans le sixième programme d'action communautaire pour l'environnement".
Pour que ces prévisions s'accomplissent, il faut que la capacité de gestion des déchets augmente pour répondre à la demande, prévient toutefois l'Agence. Mais selon elle, les mesures visant à limiter l'augmentation du volume des déchets devraient contribuer à réduire davantage les émissions nettes de gaz à effet de serre, en particulier celles liées à la collecte et au transport. En réduisant les volumes, on réduit aussi les coûts de collecte et de traitement, souligne l'AEE, en même temps que les nuisances associées au transport (bruit, pollution atmosphérique due aux particules et aux oxydes d'azote).
Anne Lenormand