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Déchets : Brune Poirson acte des avancées et anticipe les difficultés

Maintien des ambitions environnementales, répercussions sur le fonctionnement des centres de tri, réouverture progressive des déchetteries et soutiens envisagés aux recycleurs : le 29 avril, devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique s'est voulue optimiste et rassurante quant aux conséquences de la crise sanitaire dans le secteur des déchets.

Avec le coronavirus, les Français ont revu leur mode de consommation. Ce qui change la donne en termes d’éco-contribution versée en amont par les producteurs et metteurs sur le marché aux éco-organismes qui contribuent au financement des acteurs chargés de la collecte et du traitement des déchets. "C'est une évolution que nous suivons de très près", a assuré le 29 avril Brune Poirson.
Auditionnée en visioconférence par les sénateurs de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique a salué le travail des agents et ripeurs sur le terrain, rappelé que le secteur a su s’adapter à la crise et s’outiller notamment de guides méthodologiques visant à maintenir les activités essentielles tout en luttant contre la propagation du coronavirus.

Remonter doucement la pente

Le Grand Est et l’Île-de-France sont les régions les plus touchées par la vague de fermeture des centres de tri (voir notre article du 19 mars dernier). D’autres, comme la région Sud Paca et Bourgogne-Franche-Comté, le sont moins. Sur le plan national, la secrétaire d'État observe une dynamique de reprise d’activité, de réouverture d’équipements : "Les trois quarts des centres de tri restent ouverts, 40% des déchetteries publiques des collectivités assurent un service minimum et les trois quarts des déchetteries privées fonctionnent." Des chiffres qu’un sénateur tempère en soulignant la forte disparité de cette évolution selon les territoires.

La filière des déchets textiles, l'une des plus en difficulté

Pour la première fois de son histoire, Emmaüs, un acteur majeur de la filière, vient de lancer un appel aux dons en argent pour survivre. "C’est secteur par secteur que mes services évaluent les impacts. Nous travaillons avec les éco-organismes et les collectivités sur un plan de reprise pour pouvoir collecter au plus vite des déchets comme ceux d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les meubles usagés ou pots de peinture que les habitants stockent en attendant chez eux. Rappelons que si la déchetterie est ouverte, il est possible en étant muni de l’attestation de s’y rendre pour déposer des matériaux."
Toute chute du prix du baril de pétrole, comme c’est le cas actuellement, pénalise l’industrie du recyclage et érode la compétitivité de la matière recyclée par rapport à la matière vierge. "Nous réfléchissons à des pistes de soutien aux recycleurs et régénérateurs", glisse Brune Poirson aux parlementaires. Quant aux dates d’entrée en vigueur de la loi sur l’économie circulaire, elles restent maintenues : "Il n’y a aucune raison de les changer. Il y aura des aménagements de calendrier pour concerter et élaborer les déchets d’application. Mais par rapport aux lois votées, l’ambition reste intacte et, j’insiste, rien ne bougera d’un millimètre."