Archives

Crédits à destination des quartiers : les élus déplorent la multiplication des appels à projets

Le premier "comité de suivi" du 27 mars 2021 dans le Gard n’aura pas suffi à rassurer les élus locaux. Suite à l’annonce en janvier 2021, lors du comité interministériel des villes (CIV) de Grigny, de 3,3 milliards d’euros supplémentaires pour les quartiers prioritaires de la politique de la ville (voir notre article du 29 janvier 2021), le Premier ministre s’est engagé à se rendre tous les deux mois sur le terrain, avec quelques ministres, pour s’assurer que "la logistique suive" et que les crédits arrivent bien à bon port (voir notre article du 29 mars 2021). Dans un communiqué commun diffusé ce 6 avril 2021, l’Assemblée des communautés de France (ADCF) - Intercommunalités de France, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), France urbaine, Villes de France et Ville & Banlieue font toutefois part des "difficultés pour les élus locaux de mobiliser des crédits de France Relance en faveur de leurs projets de cohésion urbaine et sociale".

Dans un courrier adressé au président de la République, les présidents des cinq associations disent avoir "besoin, dès maintenant, de mobiliser les crédits du plan de relance" pour élaborer les contrats de relance et de transition écologique (CRTE). "Or, nous regrettons vivement la poursuite voire même la multiplication des appels à projets et appels à manifestation d’intérêt (AMI)", ajoutent-ils. Ces appels à candidatures sont selon eux contraires à l’esprit des CRTE et risquent "d’accroître les inégalités entre les territoires qui n’ont pas tous les mêmes capacités d’ingénierie pour y répondre". Autre obstacle à la mise en œuvre des mesures annoncées, selon les associations d’élus : le fait que "les comités départementaux de la politique de la ville tardent à se mettre en place, alors qu’ils conditionnent la mise en œuvre opérationnelle des mesures du CIV".

Rappelant la situation d’"extrême urgence qui prévaut" dans les quartiers, les cinq associations "réitèrent" leur demande de la mise en place "dans les meilleurs délais" d’une "cellule de suivi national placée auprès de Matignon" pour "flécher et identifier les crédits vers les territoires urbains qui en ont le plus besoin".