Covid : les questions que soulève le nouveau protocole de traçage à l'école, notamment en territoire rural
Depuis l'annonce par Jean-Michel Blanquer d'un réajustement du protocole sanitaire à l'école primaire, des précisions ont été apportées, notamment concernant sa date de mise en oeuvre ("pleinement opérationnel" le 6 décembre) et la situation particulière des élèves de moins de 12 ans scolarisés au collège, en 6e. La mise en œuvre du protocole soulève de nombreuses questions en termes d'organisation, notamment dans les territoires ruraux où les laboratoires sont moins nombreux, plus éloignés, où le recrutement des médiateurs de lutte anti-Covid est plus délicat.
Dès la semaine prochaine, il n'y aura plus de fermeture de classe systématique dès le premier cas de Covid à l'école primaire. Ce réajustement, annoncé par Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse du 25 novembre, réjouit de nombreux parents, las de devoir assumer la garde forcée des enfants à domicile depuis la rentrée. Elle soulève cependant de nombreuses questions en termes d'organisation.
"Pleinement opérationnel" le 6 décembre
Depuis des semaines, la fédération des parents d'élèves FCPE interpellait le gouvernement sur le "casse-tête" des familles face à la garde forcée de leurs enfants en raison des fermetures de classe, systématiques dès le premier élève positif, et a donc été entendue. Concrètement, soit "un laboratoire vient dans l'école", soit "on va demander aux parents de faire des tests aux enfants en ville", a précisé Jean-Michel Blanquer, soulignant que ces tests seront "gratuits". "Seuls les élèves présentant un test négatif pourront revenir en classe", a-t-il ajouté. Cette mesure a reçu l'assentiment de nombreux parents d'élèves. En revanche, plusieurs syndicats d'enseignants jugent "dangereux" cet allègement des mesures à l'école alors que l'épidémie "flambe".
Le ministre de l’Éducation nationale a indiqué que le nouveau dispositif de tests et de fermeture des classes dans le premier degré sera "pleinement opérationnel" le 6 décembre, dans une interview du 26 novembre 2021 accordée à France Inter. Il a aussi précisé que la vérification du test négatif par l’équipe éducative "ne relève pas du secret médical".
Médiateurs de lutte anti-Covid
Un problème a été pointé par les syndicalistes, notamment par la secrétaire de la SE-Unsa, Élisabeth Allain-Moreno : le manque de médiateurs de lutte anti-Covid, vacataires parfois non formés à la santé qui avaient été déployés au printemps pour aider le personnel médical scolaire. "Ils ont été prolongés jusqu’au 31 décembre, mais on aura encore besoin d’eux après, car la cinquième vague sera toujours là", ajoute la secrétaire générale adjointe du syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU), Jocelyne Grousset. Celle-ci évoque par ailleurs l’écart entre les territoires ruraux, souvent moins bien lotis que les territoires urbains, et où la logistique devient plus compliquée : les laboratoires sont moins nombreux ou plus éloignés, le recrutement de médiateurs est parfois plus difficile.
Les collèges vont distribuer dix autotests aux élèves de 6e
La SE-Unsa s'inquiète par ailleurs des responsabilités qui incombent aux directeurs et directrices des écoles : "Ils doivent gérer la mise en place du protocole qui évolue souvent, assurer le lien avec les familles, avec la mairie", énumère-t-elle rappelant qu'"en plus, ils doivent dans de nombreux cas faire classe puisqu’ils sont aussi professeurs des écoles".
Enfin, depuis que les enfants de plus de 12 ans sont éligibles au vaccin contre le Covid-19, la place des élèves de 6e est ambiguë : le protocole sanitaire pour ces élèves est le même que pour les autres collégiens et lycéens alors que, contrairement à ces derniers, ils ne peuvent être vaccinés. En réponse à cette situation, Jean-Michel Blanquer a annoncé, le 26 novembre 2021 toujours sur France Inter, que les collèges vont distribuer, toutes les cinq semaines à partir du 29 novembre, dix autotests aux élèves de 6e. Il sera demandé à ces élèves de réaliser deux autotests par semaine. "On va donner une boîte de dix autotests valant pour cinq semaines aux élèves de 6e (...). L'Éducation nationale fournira ces dix autotests qui sont à réaliser en famille", a-t-il précisé, confirmant qu'ils seraient disponibles à partir de lundi 29 novembre. Le ministère a enfin précisé à l'AFP que ces deux autotests par semaine ne seront "pas obligatoires".