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Covid-19 : les élus locaux continuent de déplorer une gestion "bureaucratique" par l'État

Un "mur d'incompréhension" a séparé les services de l'État des élus locaux confrontés à la gestion de la crise du Covid-19, ont estimé plusieurs élus mercredi 29 juillet devant la commission d'enquête sénatoriale sur la pandémie.

"Après ce qui s'est passé, le statu quo n'est pas possible", a affirmé François Baroin, le président de l'Association des maires de France, devant la commission d'enquête sénatoriale sur la pandémie. "L'absence de vélocité et d'adaptation de l'État, sa bureaucratisation et sa centralisation est l'une des causes du ralentissement et des grandes difficultés qu'on a pu observer sur certains territoires", a-t-il estimé.

Le rôle des agences régionales de santé (ARS) continue de concentrer les critiques des élus, malgré des situations diverses selon les territoires. "Les ARS nous sont apparues comme des éléments à part, mais pas dans le coeur de ce que nous vivions", a déploré François Baroin.

Les élus étaient notamment interrogés sur les leçons à tirer de la crise, en vue d'une éventuelle "seconde vague" de la pandémie. "Il faut qu'on clarifie deux choses. La doctrine sur les masques n'est pas claire. On traîne encore cette idée que le masque ne servait à rien. Et les tests pareils", a fait valoir la maire de Paris, Anne Hidalgo.  "Aujourd'hui, maire de Paris, je n'arrive pas à obtenir l'information sur où sont les clusters parisiens. Elle ne m'est pas donnée", a-t-elle déploré suscitant l'incompréhension des membres de la commission. "Évidemment, avoir ces informations permet de travailler beaucoup plus efficacement", a-t-elle affirmé, invitant à laisser les maires "organiser leur territoire en fonction d'une situation sur laquelle ils doivent être informés".

"Il faut faire coopérer deux échelles de décision", a-t-elle souligné : d'"une part un commandement centralisé à l'échelle de l'État" et "d'autre part la nécessité de donner aux collectivités locales, plus opérationnelles, la liberté d'agir" pour trouver des solutions. Les maires sont "très attentifs, très préoccupés" par l'évolution de la situation sanitaire, a affirmé François Baroin, "ils "souhaitent des tests, beaucoup plus, et se préparent à une deuxième vague".

"On sera prêt le cas échéant", a estimé pour sa part le président du conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, pour qui "il y a un fossé entre les procédures technocratiques imposées et le cousu-main attendu par nos concitoyens". "Il fallait sauver des vies, être dans la réactivité", a martelé l'élu de l'une des régions les plus touchées, qui demande "qu'on ramène l'action publique à l'échelle humaine".

 

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