Coupures d'électricité : les alertes des associations d'élus

Les coupures d'électricité susceptibles d'intervenir cet hiver pourraient avoir des conséquences notables, comme priver d'eau les hôpitaux, a alerté l'Association des maires de France (AMF) ce 6 décembre. Elle demande par conséquent au gouvernement de prévenir les élus à 12h00 la veille et non à 17h00. Intercommunalités de France a aussi appelé le gouvernement ce 7 décembre à mettre en place des instances de coordination locales entre les élus et les services de l'État.

Dans un communiqué diffusé ce 6 décembre, l'Association des maires de France (AMF) alerte l'exécutif sur les difficultés d'organisation des services publics locaux "dont les maires doivent assurer la continuité dans le respect des règles de sécurité", en cas de coupures d'électricité cet hiver. "Le délai de prévenance la veille à 17h00 (au mieux) prévu actuellement ne permettra pas d'avoir une communication précise et adaptée en direction des habitants et de nos agents", assure l'association. "Une alerte à 12h00 serait compatible avec un objectif de service minimum, notamment de la cantine scolaire que parallèlement l'État demande aux communes de maintenir", poursuit-elle.

Risques pour les sites de traitement et d'assainissement de l'eau

Selon l'AMF, les coupures d’électricité menacent l’activité des sites de traitement et d’assainissement de l’eau, avec des conséquences majeures pour les habitants : hôpitaux sans eau, poteaux incendie inutilisables, pollution de la mer et des rivières par les eaux usées, etc. Elle affirme avoir proposé "depuis des mois" que ces sites soient classés en "sites prioritaires" et insiste pour que les dispositions envoyées par Matignon aux préfectures soient "revues".

S’agissant de l’enseignement scolaire, l’AMF rappelle que les maires, en tant que responsables de la police des établissements recevant du public, doivent déterminer si les conditions de réouverture des écoles sont réunies et engagent leur responsabilité pénale. "Des coupures d’électricité entraîneraient mécaniquement l’arrêt des systèmes d’alarme et anti-incendies, du chauffage, des serveurs informatiques, des systèmes anti-intrusion, des ascenseurs, et parfois de l’alimentation en eau, ainsi que du transport scolaire menaçant la continuité du service public scolaire", souligne-t-elle. L'association réclame par ailleurs l'intégration des crèches dans la liste des sites prioritaires.

Enfin, les maires et présidents d’intercommunalité se disent "concernés, comme tous les habitants, par les enjeux sanitaires et de sécurité que ces coupures soulèvent, notamment en matière de protection des plus vulnérables, dont les personnes sous respirateurs, d’accès au réseau de téléphonie et aux services d’urgence." "Comment les ARS identifient-elles ces personnes et les contactent-elles ?", demande ainsi l'association qui propose "un travail de concertation en amont pour que les décisions en matière de gestion du délestage puissent être adaptées aux réalités locales et à la vie des habitants".

Demande de "protocoles anticipés précis"

Dans un communiqué distinct, Intercommunalités de France a également alerté le gouvernement ce 7 décembre sur "la nécessité de mettre en place, en amont, des protocoles anticipés précis en lien étroit avec les élus locaux aux côtés de chaque préfet de département". Parmi les risques identifiés, les élus intercommunaux évoquent "des désordres sur les réseaux d'eau et assainissement, pouvant notamment entraîner des rejets d'eaux polluées dans la nature". "Des coupures d’électricité, même de deux heures, pourraient entraîner de graves désagréments pour les publics vulnérables et isolés ne bénéficiant pas de moyens d’informations, particulièrement en milieu rural, mais aussi pour les entreprises industrielles dont les processus de fabrication sont lourds et nécessitent de l’anticipation", soulignent-ils également. Pour Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, "il faut que l’État travaille main dans la main avec les élus pour que chacun sache quoi faire dès qu’un risque de coupure sera identifié. C’est un enjeu de cohésion sociale, mais aussi économique et écologique, pour affronter cette période difficile."

 
  • Régions de France s'engage dans le dispositif Ecowatt

Régions de France a annoncé ce 1er décembre la signature avec RTE d'une charte d'engagement dans le dispositif Ecowatt. En cas de tension sur le réseau et de risque de coupures, celui-ci permet d’alerter les habitants, les entreprises et les collectivités en amont pour qu’ils puissent s’organiser et diminuer leur consommation d'électricité. "En signant la charte, Régions de France s’engage à sensibiliser et informer ses adhérents par le biais de ses outils de communication (site internet, newsletter...) et à les inviter à relayer le signal Ecowatt", indique la charte. En tant qu'employeur, Régions de France va aussi valoriser le dispositif et inciter ses collaborateurs à adhérer à la démarche et les sensibiliser aux éco-gestes sur le lieu de travail en les invitant à éteindre les appareils et lumières inutilisés, en particulier en périodes d’alerte.