Coronavirus : vers un accueil des enfants des personnels soignants dans les établissements scolaires le week-end
Le ministre de l'Éducation nationale a évoqué la possibilité d'accueillir les enfants des personnels soignants dans les établissements scolaires le week-end. Il a en revanche écarté, pour l'heure, l'idée d'autoriser l'accueil des enfants des forces de l'ordre mobilisées.
L'accueil des enfants des personnels soignants pour faire face à l'épidémie de Covid-19 reste une priorité des autorités, qu'il s'agisse du ministère de l'Éducation nationale ou des collectivités territoriales. Invité de France info mercredi 18 mars 2020 au matin, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a fait un point sur la situation et indiqué les prochaines mesures à venir.
Aux termes de l'arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid-19, seuls les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire (enfants de médecins, infirmiers, personnels soignants, certains personnels des ARS ou d'Ephad, etc.) scolarisés dans les écoles et collèges uniquement et ne disposant pas d'autre moyen de garde peuvent être accueillis par des personnels volontaires et regroupés par petites classes de 8 à 10 élèves. Concernant ce dispositif, Jean-Michel Blanquer a précisé que 28.000 enfants en bénéficiaient actuellement. Selon des chiffres parus dans la presse régionale, on en recensait par exemple 1.941 dans l'académie de Créteil, 900 dans celle d'Amiens et 1.200 dans celle de Toulouse en début de semaine.
Regroupement d'établissements
Cet accueil n'est toutefois pas sans poser des problèmes d'organisation. Le ministre de l'Éducation nationale a informé que des regroupements d'enfants avaient lieu dans certains établissements scolaires, notamment dans le cadre d'une "adaptation locale près des hôpitaux" ou encore "quand cela n'a pas de sens" d'accueillir des enfants dans une école au vu de leur trop petit nombre. À titre d'exemple, l'académie de Paris a réduit à neuf le nombre d’établissements du second degré accueillant les élèves concernés.
Toujours à propos de ces élèves, le ministre de l'Éducation nationale a indiqué qu'il était demandé aux collectivités territoriales de permettre un accueil le week-end. L'encadrement des élèves se ferait, là encore, sur la base du volontariat, et concernerait les personnels de l'Éducation nationale, des collectivités mais également des associations impliquées dans l'animation périscolaire.
Ne pas neutraliser les effets des mesures de fermeture
Dans un communiqué daté du 17 mars, l'Association des maires de France (AMF) indique qu'elle "se mobilise aux côtés du ministère afin d’appeler les communes et intercommunalités compétentes à étendre l’accueil [des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire] sur les temps périscolaire et extrascolaire grâce aux personnels volontaires des collectivités territoriales, selon les besoins identifiés et les moyens disponibles localement". Comme le précise l'académie de Toulouse dans un communiqué du 18 mars, "les communes et intercommunalités compétentes étendent les plus souvent possible cet accueil sur les temps périscolaire et extrascolaire grâce aux personnels volontaires des collectivités territoriales, selon les besoins identifiés et les moyens disponibles localement". En revanche, le service de restauration scolaire est interrompu dans de nombreux cas et les parents sont priés de munir leurs enfants d'un panier repas. Une Atsem peut dans ce cas les encadrer durant la pause méridienne.
Jean-Michel Blanquer s'est enfin exprimé sur la demande d'accueil dans les établissements scolaires des personnels des forces de l'ordre mobilisés dans la lutte contre l'épidémie depuis la mise en œuvre du confinement à domicile de la population. Le ministre a écarté un tel accueil jugeant qu'il ne fallait pas "neutraliser [les effets des] mesures de fermeture" des établissements.