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Coronavirus : les plages de plus en plus inaccessibles

Pour faire respecter les consignes de lutte contre la propagation du coronavirus, les plages de Corse et de tout l'arc méditerranéen de Nice à Agde, ont été fermées aux promeneurs. Des arrêtés similaires ont été pris dans d'autres régions de France, notamment sur la façade atlantique.

Afin de faire totalement respecter les interdictions de sortie, tellement tentantes avec le beau temps, de nombreuses plages ont été fermées au public, dans le cadre des mesures de prévention contre le coronavirus. L'accès à celles de tout l'arc méditerranéen français et de la Corse est interdit à compter de ce 19 mars, a indiqué à l'AFP le préfet de la zone de défense et de sécurité Sud Pierre Dartout.
De Nice à Agde en passant par Marseille, Saint-Tropez ou le cap Corse, les plages devront rester désertes et des contrôles sont prévus pour faire respecter cette mesure. La décision a été prise jeudi matin par les préfets des régions de Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie car "nous avons constaté qu'il y avait trop de monde sur les plages", a expliqué Pierre Dartout. Sur le littoral niçois, dans la seule matinée de mercredi 50 contraventions avaient été établies notamment sur la célèbre Promenade des anglais où joggeurs et joueurs de foot avaient été aperçus.

"Sorties brèves"

"Les sorties dérogatoires doivent être des sorties brèves, à proximité du domicile, or on a observé que sur les plages il y avait parfois des rassemblements, parfois des occupations pendant de longues heures", a déclaré à l'AFP le préfet de Corse, Franck Robine. Il a précisé que l'arrêté pris par les préfets concernés serait en vigueur "jusqu'à la fin de la période de confinement". En Corse, l'interdiction sera appliquée "dans le courant de la journée de façon pédagogique et avec une application stricte à partir de demain", a-t-il précisé.
Dans l'Hérault où l'interdiction est déjà en vigueur, outre les plages de bord de mer, l'accès aux plages des rives du lac artificiel du Salagou est aussi prohibé. Dans les Alpes-Maritimes, impossible également de se promener sur les digues, rochers et criques.
Mercredi, l'accès au parc des Calanques près de Marseille, très prisé de randonneurs, plaisanciers et joggeurs, avait déjà été interdit. Seuls les habitants du parc et des quartiers situés à proximité peuvent continuer à s'y déplacer, en se munissant d'une attestation de déplacement dérogatoire.
"Je n'ai pas constaté jusqu'à présent d'attroupements sur les plages mais il est vrai que nous avons de grandes plages... (...). C'est normal qu'on prenne ce type d'arrêté et on l'appliquera", a réagi sous couvert d'anonymat le maire d'une commune balnéaire de l'Aude. "Le confinement est respecté mais la population s'interroge sur ce qui est permis ou non de faire dans la pratique sportive, avec ou non ses enfants, son conjoint", rapporte l'élu.

Plages bretonnes interdites

Face à l'afflux de personnes qui n'ont pas pu résister à l'appel de la plage, des arrêtés de fermeture ont également été pris dans d'autres régions, notamment dans le Morbihan, la Vendée, l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et les Côtes-d'Armor où l'interdiction concerne aussi les sentiers côtiers. Avec le Finistère dont l'arrêté ne saurait tarder, a indiqué la préfecture à l'AFP, ce sont toutes les plages bretonnes qui seront interdites jeudi soir. "Des incidents sont survenus hier (mercredi) sur les communes d'Anglet et de Biarritz notamment où des particuliers ont refusé de se conformer aux restrictions de déplacements", a de son côté relaté la préfecture des Pyrénées-Atlantiques pour expliquer l'interdiction prise jeudi. Idem dans le Nord qui a annoncé par arrêté préfectoral la fermeture de ses plages de galets.
Dans le Morbihan, un des premiers foyers de coronavirus, l'accès aux plages et sentiers côtiers a été interdit par un arrêté préfectoral, daté du 18 mars. Celui-ci fait état de la "présence importante de personnes (promeneurs à pied ou à vélos, sportifs) sur la côte du Morbihan
(...) laquelle génère un risque de diffusion du virus par des rassemblements de personnes y compris en petits groupes ". Le préfet, Patrice Faure, a interdit en conséquence l'accès aux plages, aux sentiers côtiers et aux cales de mise à l'eau des bateaux jusqu'au 31 mars 2020 "à l'exception des professionnels dont l'activité nécessite un accès à ces lieux". 
Par ailleurs, "suite aux mesures de confinement, l'ensemble des chasses nécessitant plusieurs chasseurs est proscrite", souligne le préfet. "La chasse individuelle aux espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (sanglier, corvidés notamment) est (...) interdite sauf en cas d'autorisation explicite (...) en cas de risque sanitaire ou d'animaux causant des dégâts particuliers aux cultures", est-il précisé.

Plages inaccessibles à La Baule et Pornichet

Ce 18 mars, les villes de La Baule-Escoublac et Pornichet avaient déjà décidé d'un commun accord de fermer les accès à leurs plages en installant des barrières. Une mesure en vigueur jusqu'au 31 mars. "Nous avons une attention particulière je dois le dire à l'égard de tous ceux qui, ayant la chance d'avoir une résidence secondaire dans la côte Atlantique, ont tendance à transformer la côte Atlantique en lieu de villégiature", a affirmé mercredi Claude d'Harcourt, préfet des Pays de la Loire. "Il n'y a pas à se regrouper sur la plage au soleil, la règle du confinement s'applique à tout le monde, y compris aux Parisiens qui viennent rejoindre notre territoire", a-t-il rappelé. Et de préciser qu'il y a déjà eu six infractions sanctionnées sur la plage de La Baule.
En Normandie, l'emblématique plage de Utah Beach "est déserte, j'y suis allé ce (mercredi) matin, et il n'y a personne", a déclaré à l'AFP Charles Vallavieille, premier adjoint à la mairie de Sainte-Marie-du-Mont (Manche). "On a passé les messages pour que les gens ne se regroupent pas à la plage, mais pour le moment il n'y a pas d'arrêté interdisant l'accès aux plages", a précisé la préfecture de la Manche.

Sorties en mer prohibées

Mardi déjà, la préfecture du Finistère avait tapé du poing sur la table, relevant après le début du confinement "une très grande fréquentation des plages finistériennes". "Les forces de l'ordre les ont sanctionnées d'une contravention", a souligné dans un communiqué le préfet du Finistère, Pascal Lelarge, qui rappelle : "Une promenade à pied ou une sortie en bateau ne sauraient constituer une exception au confinement au motif de la pratique de l'exercice physique." "Ces comportements mettent en danger tout le monde", prévient le préfet.
La préfecture maritime de l'Atlantique a aussi rappelé mercredi l'interdiction des sorties en mer sauf pour les navires professionnels, soulignant dans un communiqué que "toutes les activités nautiques, quelles qu'elles soient, sont interdites", notamment la plaisance ou la planche à voile.

 

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