Contrat engagement jeune : l’amendement accordant des crédits supplémentaires est déposé
A la suite des annonces de Jean Castex sur le contrat engagement jeune, mardi 3 novembre, le gouvernement a déposé un amendement en vue de l’examen de la mission Travail et Emploi du projet de loi de finances prévu jeudi 4 novembre.
L’amendement du gouvernement, daté du 3 novembre 2021, prévoit ainsi 268 millions d’euros (AE et CP) afin de renforcer Pôle emploi, les missions locales ainsi que les "acteurs tiers en soutien de cet accompagnement". Dans le cas de Pôle emploi, la rallonge permettra de financer 900 emplois supplémentaires de conseillers. L’allocation versée aux jeunes placés en contrat d’engagement bénéficiera d’une enveloppe de 140 millions d’euros. Pour la mise en œuvre de la démarche d’"aller vers" visant à se rapprocher des publics les plus éloignés des institutions et de les remobiliser, un budget de 118,1 millions d’euros est prévu, dont 23,1 millions d’euros consacrés "au renforcement du modèle des Epide (établissement d’insertion pour l’emploi)". Quant à l’application qui viendra en soutien des conseillers pour dialoguer avec les jeunes et les informer, elle sera financée à hauteur de 20 millions d’euros.
Dès l’annonce du contrat d’engagement, le dispositif a été critiqué, jugé timoré par la gauche et apparenté à de l’assistanat à droite. "Ce n’est pas une refonte structurelle et un changement de paradigme", estime Antoine Dulin, président de la commission de l'insertion des jeunes, à l’origine d’un rapport rendu en début d’année sur la garantie jeune universelle. "Les ambitions pour les jeunes précaires n'y sont pas", critique l'association ATD Quart Monde, qui voit dans ce contrat d'engagement "une façon de sortir par la petite porte du débat sur l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans". Limitée à 12 mois, sa durée ne permet pas "de se projeter dans une orientation choisie, ni d’accéder à un logement stable", s'avérant contraire "à l’engagement du gouvernement d’établir des parcours sans rupture". Par ailleurs, ce dispositif repose sur des "critères d’éligibilité trop contraignants" et souffrira d'un "manque de moyens humains pour aller rejoindre les jeunes les plus exclus et les plus éloignés de l’emploi".