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Environnement - Consommations d'énergie : le grand écart des régions

Le commissariat général au développement durable (CGDD) vient de publier une étude sur les consommations finales d'énergie en région en 2008 qui enrichit non seulement la vision nationale mais entend aussi fournir des données utiles à l'élaboration cette année des schémas régionaux "climat, air, énergie" issus des lois Grenelle 1 et 2. Avec 25 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP), l'Ile-de-France affiche la consommation finale d'énergie la plus élevée, suivie de Rhône-Alpes (16 MTEP), du Nord-Pas-de-Calais et de Paca (13 MTEP) tandis la Corse a la consommation la plus faible (0,7 MTEP). Mais en termes de consommation rapportée au nombre d’habitants, le Languedoc-Roussillon est la région la moins consommatrice (1,9 TEP/hab) avec  Midi-Pyrénées et la Corse (2,1), l’Île-de-France (2,2) et la Bretagne (2,3). Les régions les plus consommatrices sont plutôt industrielles, la Lorraine et la Haute-Normandie (3,6 TEP/hab), juste devant le Nord-Pas-de-Calais et la Champagne-Ardenne (3,2).
Si l’on mesure la consommation rapportée au PIB régional, l'Ile-de-France, du fait de son poids important dans l’économie nationale, présente la plus faible consommation (54 TEP/millions d'euros), derrière Midi-Pyrénées (94), le Languedoc-Roussillon (99), la Bretagne ou les Pays-de-la-Loire (103). Inversement on trouve toujours les plus fortes consommations en Lorraine (176 TEP/millions d'euros), en Haute-Normandie et dans le Nord-Pas-de-Calais (153). "Ces données reflètent la structure socio-économique de chacune des régions et l’importance relative des différents secteurs, en particulier du tertiaire dont la valeur ajoutée est peu gourmande en énergie, ou inversement de l’industrie fortement consommatrice dans certaines régions", souligne l'étude.
Le secteur résidentiel-tertiaire (RT), qui  représente 41% de la consommation nationale d’énergie, voit sa part réduite à 30% en Haute-Normandie et dans le Nord-Pas-de-Calais, mais elle passe à 46% en Languedoc-Roussillon, à 49% en Île-de-France et à 59% en Corse. Les régions au climat doux, Languedoc-Roussillon, Paca et Midi-Pyrénées ont les plus petites consommations du RT par habitant (0,9 TEP/hab) alors que Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Franche-Comté et Rhône-Alpes ont les plus grandes consommations (1,2 à 1,3 TEP/hab), en partie du fait d'un climat plus rigoureux.

Fortes disparités pour les transports

Les transports absorbent 31% de la consommation nationale d’énergie, mais là encore on observe d'importantes disparités régionales, cette part allant de 20% environ en Nord-Pas-de-Calais et en Haute-Normandie à 39% en Languedoc-Roussillon et 43% en Île-de-France. La consommation par habitant pour les transports s’échelonne de 0,61 TEP/hab en Nord-Pas-de-Calais, 0,71 en Alsace, ou 0,75 en Picardie à 0,92 TEP/hab en Île-de-France et 0,95 en Bourgogne. "La prise en compte des carburéacteurs explique la position de l’Île-de-France, car le kérosène représente plus de la moitié des carburants livrés dans la région capitale", observe l'étude.
La consommation de l’industrie représente en moyenne 25% de la consommation d’énergie de chaque région, mais cette part est encore plus dispersée que pour le résidentiel-tertiaire ou les transports : elle s’élève à 34% en Paca, 35% en Alsace, 46% en Lorraine, 49% en Haute-Normandie et Nord-Pas-de-Calais, tandis qu’elle représente 1% en Corse, 8% en Île-de-France, 13% en Languedoc-Roussillon et 14% en Basse-Normandie. Soit par habitant, 0,02 TEP en Corse, 0,17 TEP en Île-de-France, 0,24 TEP en Languedoc-Roussillon 0,99 TEP en Champagne-Ardenne, 1,6 TEP en Nord-Pas-de-Calais, 1,7 TEP en Lorraine et 1,8 TEP en Haute-Normandie. L’agriculture ne représente que 2% de la consommation d’énergie nationale, mais cette part est beaucoup plus forte dans plusieurs régions : 6% en Bretagne, 5% dans les Pays-de-la-Loire, 4% en Auvergne, dans le Centre, en Champagne-Ardennes, en Midi-Pyrénées et en Poitou-Charentes.
Entre 1990 et 2008, la consommation d'énergie des régions a augmenté de 16% (+22% dans les transports, +26% dans le résidentiel-tertiaire, +9% dans l'agriculture, -9% dans l'industrie), note encore l'étude. Au cours de la même période, la consommation par habitant a augmenté de 4%. Elle a diminué de 1 à 6% dans plusieurs régions (Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes, Picardie, Midi-Pyrénées, Lorraine) mais fortement crû dans d'autres (Corse, Pays-de-la-Loire, Franche-Comté, Bretagne, Limousin), avec des hausses de 34% à 12%.

 

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