Plus de 700 postes de conseillers numériques actés pour 25 territoires
Mercredi 24 mars, trois acteurs privés - Groupe SOS, Emmaüs Connect et la Croix-Rouge Française - ont annoncé recruter 285 conseillers numériques France services dans leurs structures pour un investissement total de l’Etat de 11,4 millions d'euros.
"Ce sont déjà plus de 700 postes qui ont été actés pour 25 territoires partout en France et autant de conseillers en train d’être progressivement recrutés", s'est félicité Cédric 0 qui était aux côtés d'Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, mercredi 24 mars 2021 lors d'une présentation à la presse des avancées dans le déploiement des 4.000 conseillers numériques. C'est donc une première étape concrète qui vient d'être franchie dans la mise en œuvre du plan devant aider les Français les plus éloignés à devenir autonomes avec les outils numériques utiles au quotidien. Trois acteurs privés - Groupe SOS, Emmaüs Connect et la Croix-Rouge Française - ont annoncé recruter 285 conseillers numériques France services dans leurs structures.
"Y compris dans des zones reculées"
Pour chaque acteur, l’accord préalable de principe réserve 100 conseillers pour le Groupe SOS (soit une enveloppe de 4 millions d'euros), 60 pour Emmaüs Connect (2,4 millions d'euros) et 125 pour la Croix-Rouge Française (5 millions d'euros). Les projets d’accueil de ces conseillers doivent être finalisés dans les deux mois, "en étroite collaboration avec les collectivités territoriales et les préfectures des départements concernés", précise le communiqué du gouvernement (notre article du 16 février 2021). "Ces professionnels de l’accompagnement, financés par l’Etat, organiseront des ateliers d’initiation au numérique qui permettront aux bénéficiaires d’échanger avec leurs proches, faire leur CV, suivre la scolarité des enfants en ligne, maîtriser leurs données personnelles, vérifier des informations… Ils "ont évidemment toute leur place pour accompagner les structures de l’économie sociale et solidaire", souligne la secrétaire d’Etat chargée de l'ESS. Le dispositif devrait permettre "d'assurer un accompagnement adapté à la diversité de nos publics", ajoute Jean-Marc Borello, fondateur et président du directoire du Groupe SOS, qui compte pas moins de 600 établissements en France. Marie Cohen-Skalli, co-directrice d’Emmaüs Connect, estime pour sa part que "ce dispositif va permettre à Emmaüs Connect d'accompagner plus de personnes près de chez elles, y compris dans des zones reculées"
C'est un regard pour le moins critique que le dernier rapport annuel de la Cour des comptes, paru jeudi 18 mars, jette sur l'activité de l’Ex-Agence du numérique (ADN) en matière - entre autres - d'inclusion numérique. Les Sages estiment que l'ADN s’est "dispersée dans des initiatives cosmétiques sans résultat" et recommandent à son héritière, l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) de "recourir à des dispositifs éprouvés". Le rapport retrace l'histoire. En quatre ans, la politique d’inclusion numérique menée par l’ADN s’est essentiellement concentrée sur deux outils, dont le Pass numérique. Cette politique d’inclusion numérique "n’a donné aucun résultat probant", tranche la Cour. Celle-ci rappelle qu'en mars 2019, l’ADN a lancé un appel à projets "Pass numérique au service de l’inclusion numérique". Un budget de 8,12 millions d'euros a pour cela été voté en loi de finances initiale pour 2019. Puis, en février 2020, rebelotte, nouvel appel à projets doté de 15 millions d'euros. Les budgets sont conséquents mais "il n’existe pas aujourd’hui d’évaluation de l’efficacité de cet instrument", regrette la Cour, qui pointe des "retours d’expérience des premiers déploiements du Pass [...] peu convaincants, les commanditaires rencontrant des difficultés à définir le public cible et à l’atteindre effectivement". La Cour relève aussi "des difficultés de suivi et d’évaluation de l’impact des Pass pour leurs bénéficiaires" qui "ressortent de la majorité des expériences". |