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Congrès des maires : un congrès de "retrouvailles" et d'interpellation

Le 103e Congrès des maires s'ouvrira mardi 16 novembre à la porte de Versailles après une année d'absence. Premier congrès pour certains nouveaux élus, dernier pour François Baroin en tant que président de l'AMF et dernier avant la présidentielle...

La 103e édition du Congrès des maires et des présidents d'intercommunalité qui ouvrira ses portes à la porte de Versailles à Paris ce mardi 16 novembre sera à la fois "le congrès des retrouvailles", un congrès de "renouvellement des instances dirigeantes", de "bilan de la crise", de remerciements, d'échanges et d'"interpellation des pouvoirs publics", résume François Baroin, le président de l'Association des maires de France (AMF).

Si l'on parle de retrouvailles, de bilan, de remerciements… c'est bien parce que, crise sanitaire oblige, cet événement qui devrait attirer pas moins de 10.000 personnes n'avait pas pu avoir lieu "physiquement" l'an dernier, alors remplacé par une série de rendez-vous en visioconférence. En n'oubliant pas que les maires nouvellement élus en juin 2020 n'ont donc jamais eu l'occasion de rencontrer leurs homologues de toute la France. Si l'intitulé général choisi pour cette édition, "Les maires en première ligne face aux crises", peut avoir un air de déjà vu, il aurait par conséquent été difficile de choisir un autre angle.

La structure de l'événement est familière. Journée des élus ultramarins en prologue, le 15 novembre (à la Maison de la mutualité), puis trois jours de programme dense entre débats en plénière, forums et points info (une vingtaine), la présentation de plusieurs enquêtes et études (trois études finances dont deux réalisées avec le concours de la Banque des Territoires, une étude du Cevipof)... Avec évidemment, en parallèle, le Salon des maires et des collectivités (voir encadré ci-dessous). Et, cette année, une possible source d'animation supplémentaire aux abords de la porte de Versailles : la traditionnelle chasse aux 500 signatures en vue de la présidentielle ?

Les intitulés des trois grands débats en plénière sont explicites. "Les libertés locales à l'épreuve des crises : la libre administration en question" ; "Les communes et leurs intercommunalités, leviers majeurs de la relance" ; "Ruralités : les nouvelles dynamiques territoriales" ; "Finances locales, le double défi de l'investissement et des services à la population". Plusieurs ministres seront là. Même si Jacqueline Gourault a déclaré ce 9 novembre sur Public Sénat ne pas avoir "été invitée à participer à une table ronde au congrès", jugeant cela "un peu surprenant pour la ministre chargée des relations avec les collectivités". En tout cas, le Premier ministre et le chef de l'État sont comme il se doit attendus.

Emmanuel Macron recevra mercredi soir à l'Elysée une délégation de maires, avant de s'exprimer le lendemain en clôture du congrès. Le chef de l'Etat avait déjà accueilli en 2018 plus de 2.000 maires de France à l'occasion de leur rendez-vous annuel, et s'était rendu en 2017 et 2019 à la séance de clôture. La séquence à l'Elysée sera ouverte par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Et sera marquée par la prise de parole du nouveau président de l'AMF.

C'est en effet mardi après-midi, suite à une assemblée générale, qu'auront lieu les opérations de vote destinées à élire le successeur de François Baroin à la présidence de l'AMF. En lice, on le sait, une liste menée par David Lisnard, maire de Cannes, une autre conduite par Philippe Laurent, maire de Sceaux et aujourd'hui secrétaire général de l'AMF.

Entre les deux candidats, apparemment, pas de désaccord de fond sur le constat en tout cas, celui de "l'incompréhension" dont ferait part l'État vis-à-vis du monde local, selon les termes d'André Laignel, l'actuel premier vice-président et numéro deux sur la liste de David Lisnard (voir notre interview dans cette même édition). "Ce congrès est particulièrement important" car "on est à la croisée des chemins", déclare pour sa part Philippe Laurent : il s'agit de "choisir si on continue sur cette pente de dévitalisation ou si on franchit le pas pour être un pays décentralisé", résume-t-il, considérant que "le débat de la présidentielle devra aussi porter sur cette question". David Lisnard évoque quant à lui "la commune comme élément de modernité, comme accompagnateur des transitions", comme "porteuse de sens et de performance".

  • Côté salon

Après l'annulation de 2020, cette année, le Salon des maires et des collectivités "s'enrichit, évolue", souligne son organisateur, le groupe Infopro Digital. Parmi les nouveautés, le fait que les stands soient répartis par grands domaines : construction et aménagement, transports et mobilités, environnement et cadre de vie, sécurité et prévention, culture et sports, énergie et climat, tech et numérique, santé et social, développement territorial et attractivité... Les visiteurs pourront en outre déambuler dans des "espaces immersifs" : un marché, un jardin... Le salon, c'est aussi plus de 300 conférences, prises de paroles, présentations ou "labs"... Enfin, l'AMF et Infopro Digital s'associent cette année pour proposer "Maires.Tv", un canal web dédié au double événement.

 

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