Confinement : forte amélioration de la qualité de l'air en région parisienne, selon Airparif
Les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus ont permis une nette amélioration de la qualité de l'air dans l'agglomération parisienne dès la première semaine, selon un bilan d'Airparif publié ce 24 mars.
Dans un bilan publié ce 24 mars, Airparif a relevé "une amélioration de la qualité de l'air de l'ordre de 20 à 30% dans l'agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d'azote" sur la semaine du 16 au 20 mars, comparé à d'autres mois de mars. "Malgré une augmentation du chauffage résidentiel, cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien", avec la mise en place du confinement depuis le 17 mars midi, constate l'association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France.
Niveau inédit en 40 ans de mesures
"Le long des axes de circulation, cet impact peut être encore plus important", note-t-elle. Les niveaux de mesure rejoignent ceux d'habitude enregistrés dans les parcs. "En 40 ans de mesure d'Airparif, cette situation n'est jamais arrivée de manière aussi importante et sur autant de stations".
Concernant les particules fines (PM10 et PM2,5), l'amélioration n'a pas été aussi visible car elles "sont issues de davantage de sources". "La diminution du trafic n'a pas compensé l'augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes", détaille Airparif.
"Autre bonne nouvelle, cette baisse des polluants de l'air s'accompagne d'une baisse du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre" responsable du réchauffement climatique, précise l'association.
Rappel des contentieux européens
Airparif rappelle que pour le dioxyde d’azote, un million de Franciliens étaient concernés par un dépassement des seuils réglementaires en 2018, une situation qui a entraîné la condamnation de la France par la Cour de justice de l'Union européenne en octobre 2019. La France est aussi en contentieux avec la Commission européenne pour non-respect de la directive sur l’air ambiant pour les particules PM10. Pour ce polluant, 100.000 Franciliens étaient toujours exposés à des niveaux au-delà de la réglementation en 2018. Et pour les particules plus petites (PM2,5), 85% des Franciliens étaient soumis à des concentrations au-delà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces premiers enseignements de l’impact de la mise en place des mesures de confinement sur la pollution de l’air seront suivis d'analyses complémentaires, "en fonction des capacités des équipes", a précisé l'association. Car certains paramètres doivent être affinés, "compte tenu du caractère inédit de cette situation et des conditions météorologiques peu dispersives". Un bilan sera produit à l’issue de cet "évènement hors norme".