Comment les Campus des métiers et des qualifications renouvellent la formation professionnelle

Le Cereq dévoile les résultats de l’évaluation de l’action "Territoires d’innovation pédagogique" initiées dans le cadre du programme PIA3. Un programme qui a permis de doter une trentaine de Campus des métiers et des qualifications de ressources complémentaires afin de développer des actions de modernisation de la formation professionnelle.

Dans un contexte marqué par la réforme de la formation professionnelle, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) s’est penché sur la mise en œuvre du programme "Territoires d’innovation pédagogique" au sein des Campus des métiers et des qualifications. Une trentaine de Campus ont ainsi été sélectionnés pour bénéficier de fonds destinés à "accélérer les actions engagées" et à "démontrer le bien-fondé du principe territorial dans les politiques éducatives".

Premier constat, parmi les Campus sélectionnés, l’accent a été mis sur "les stratégies de réindustrialisation", que ce soit à travers les thématiques de l‘industrie 4.0, les mobilités et les transports ou encore l’écoconstruction dans le secteur du bâtiment, laissant la portion congrue au secteur du tertiaire. Le Cereq souligne à ce titre que les Campus en question avaient pour la plupart engagé des actions dans ces domaines avant le lancement du programme PIA3. Sur le plan de la répartition régionale, il apparaît que "l’action Territoires d’innovation pédagogique a redessiné quelque peu le poids des régions", dont le rôle reste central dans le pilotage du label, certaines tirant mieux leur épingle du jeu que d’autres : Île-de-France, Occitanie ou encore Auvergne-Rhône-Alpes en tête.

Une redéfinition des publics à sensibiliser

Derrière la mise en œuvre de ces différentes actions, c’est bien la question de l’attractivité qui pointe, souligne le Cereq, avec chaque fois l’ambition de changer la perception de la formation professionnelle dans son ensemble. Avec, à la clé, une grande diversité d’initiatives : dans le domaine de l’événementiel tout d’abord, à travers l’organisation de salons de promotion de l’emploi et des métiers au niveau local ; en procédant à une redéfinition des publics à sensibiliser, à partir même du primaire et en mettant l’accent sur des représentations des activités industrielles ou de services constitutifs de "l’identité territoriale" ; et enfin en procédant à une "mise en scène grandeur nature" des métiers et des professions, comme c’est le cas avec l’exemple d’un avion A350-900 transformé en atelier pédagogique. Globalement, le Cereq reconnaît que le PIA "semble avoir permis d’accélérer, par le biais des Campus, la connexion entre les besoins des entreprises et les opérateurs de formation".

Sur le fond, les actions mises en œuvre sont de natures diverses, depuis la formation des enseignants à la modernisation des équipements pédagogiques dans les établissements, en passant par l’innovation pédagogique elle-même ou la création de nouvelles formations. Mais ce que retient le Cereq dans son évaluation, c’est l’organisation partenariale au sein des Territoires d’innovation pédagogique qui "voit s’accroître le poids de l’enseignement supérieur et de la recherche et se renforcer la place des acteurs privés", entreprises, organismes de formation et structures intermédiaires telles que les clusters et les pôles de compétitivité. Cette mise en réseau est d’ailleurs saluée comme l’un des fondements du programme.

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis