Comment La Lande-Chasles utilise les réseaux sociaux pour renforcer son attractivité (49)

La Lande-Chasles fait partie de ces rares communes qui comptent plus d’abonnés aux réseaux sociaux que d’habitants. Pour seulement 123 Karolandais, la commune est suivie par 1.328 abonnés sur Facebook, 386 sur Instagram ou encore 1.375 sur Twitter. Un activisme en ligne dont la commune la moins peuplée du Maine-et-Loire n’est pas peu fière. Elle lui a du reste valu plusieurs récompenses dont le « hashtag d’or », Prix spécial du jury, décerné en 2021 par l'Observatoire social média des territoires.

Le succès de la commune sur les réseaux sociaux ne doit cependant rien au hasard, mais s’explique par l’engagement quotidien de Jean Christophe Rouxel, maire de la commune depuis 2014. « Je suis présent sur le Net depuis 1995 et j’ai la chance d’avoir une activité professionnelle de webmestre en parallèle, ce qui me permet d’être en veille permanente et très réactif », explique l’élu qui avoue être « un geek dormant peu ». Par ailleurs, en tant que maire, l’édile a toute latitude pour publier ce qu’il veut, quand il veut, « sans avoir à demander l’autorisation à qui que ce soit ».

De beaux buzz

Cela n’empêche pas l’élu d’être vigilant sur le respect des règles en vigueur sur les réseaux sociaux, et notamment sur les droits d’auteur. « Les autorisations pour reprendre des visuels sont systématiquement demandées et cela nous a même valu de beaux buzz », raconte le maire. Ainsi, en 2017, le maire a eu l’autorisation de détourner l’affiche de la comédie musicale « La La Land » dont la sonorité évoquait le nom de la commune… Les facéties du maire, filmé dansant avec la secrétaire de mairie devant le bâtiment municipal, lui ont valu un passage dans les médias nationaux et beaucoup de sympathie. « Je peux d’autant plus me le permettre que notre endettement est à zéro et la gestion communale irréprochable », souligne le maire.

Mais si ses « posts » décalés font le buzz, le principal usage des réseaux sociaux reste bien l’information municipale. Par exemple, en décembre 2021, un post relaie le courrier du maire au président du syndicat Anjou numérique, l’informant que l’élagage nécessaire à l’arrivée de la fibre optique a été réalisé. Un moyen de valoriser l’action de la mairie – dont les compétences sont très modestes sur ce sujet très attendu de l’accès au très haut débit - tout en alertant les habitants de l’imminence des travaux. Événements, festivités, chantiers, nouvelles obligations, nouveaux arrivants… tout est matière à publication dans ce village qui ne possède pourtant ni commerces, ni école ! Et quand il s’agit de voter pour le plus beau blason communal, le maire n’a pas son pareil pour mobiliser toute la twittosphère angevine pour affronter Quiberon en finale et gagner le titre.

Un vecteur d’attractivité

Si toutes ces péripéties peuvent paraître anecdotiques, la commune gagne de fait en attractivité. « Nous sommes passés de 98 habitants en 1999 à 123 en janvier 2021, c’est un des taux de croissance les plus dynamiques du Maine-et-Loire », relève Jean Christophe Rouxel. Une augmentation de la population à laquelle les réseaux sociaux auraient contribué, en véhiculant une image positive de la commune. Pour preuve, parmi les derniers arrivants, un retraité informé… par Facebook de l’existence d’un logement municipal devenu vacant. Et de conclure que ce dynamisme de La Lande-Chasles et sa notoriété lui ont sans doute évité un regroupement communal.