Cœur de ville : la datavisualisation au service du diagnostic territorial
La Banque des Territoires propose depuis ce vendredi 8 mars 2019 un nouveau service de datavisualisation. Les 222 communes du programme "Cœur de ville" vont pouvoir visualiser leurs données, sous différentes représentations interactives. Objectif : offrir un outil pédagogique, conforme au règlement général sur la protection des données, qui peut permettre d’affiner un diagnostic territorial. Une seconde version du service, intégrant les données propres des collectivités qui manifesteront leur intérêt, sera disponible à partir de juin 2019.
"Mieux visualiser pour mieux piloter." Telle est l’ambition du nouveau service de datavisualisation proposé depuis vendredi 8 mars 2019 par la Banque des Territoires aux 222 villes qui bénéficient du plan national "Cœur de ville", pour redynamiser leur centre-ville. Ce service gratuit et public a été conçu sur la base des données accessibles en open data. En offrant aux communes "Cœur de ville" un outil simple et pédagogique, l’objectif est de d’alimenter les démarches de diagnostic territorial et donc, in fine, de les aider à mieux piloter les projets de revitalisation. Une seconde version du service dispositif, accessible depuis un espace connecté cette fois, intégrant les données propres des collectivités qui manifesteront leur intérêt, sera disponible à partir de juin 2019.
Colonnes, camemberts, cartographies
Pour chaque commune, le service propose une série d'indicateurs, accessibles depuis les onglets à gauche de la page : "portrait socio-démographique", "restructurer l’habitat", "favoriser le développement économique", "favoriser les mobilités", "servir les citoyens". Inspirés des différentes axes de revitalisation du programme "Cœur de ville", les thématiques peuvent être explorées sous différents angles. Par exemple, le "portrait socio-démographique" peut être regardé sous l’angle de la démographie, du portrait social ou du chômage. La thématique "restructurer l’habitat" peut être vue sous l’angle "logement" ou "occupation". Le premier offre une datavisualisation sous forme de colonnes de la construction des logements par date, et une cartographie de "la typologie des logements - appartements ou maison - et l’indice de jeunesse du parc". Le second permet de mieux cerner l’occupation logement sur le territoire : une cartographie représente le taux de vacance des logements, une autre, la typologie des occupants des résidences principales. Les communes pourront donc visualiser les quartiers où se situent les résidences principales et quelle proportion de propriétaires, locataires, locataires HLM les occupent. L’outil va aider à "diagnostiquer les mutations sociales, économiques et urbaines, à identifier les caractéristiques et les dynamiques pour adapter l’offre de logements et de commerces, de transport, par exemple", prévoit la Banque des Territoires.
Visualiser dans un bassin de vie plus large
Autre exemple avec l’onglet "mobilité". Celui-ci permet de visualiser, sur un "camembert" interactif, le mode de transport des actifs - le mode dominant étant, sans surprise, dans les villes moyennes du programme, la voiture. Néanmoins, les parts que représentent les deux-roues, les transports en commun et les marcheurs/télétravailleurs sont des informations éclairantes pour affiner les politiques publiques locales de mobilité. De même, les données sur la provenance des actifs non-résidents et sur le lieu de travail des résidents qui travaillent en dehors de la commune vont permettre d’identifier des flux, voire d’anticiper des bouchons. Autant de données qui permettent d’inscrire un territoire dans un bassin de vie plus large.
Mise en perspective nationale
L’outil propose aussi une mise en perspective, avec la mention, sur plusieurs thématiques, d'un taux national. Ainsi, pour la ville de Vienne par exemple, qui avec Arras ont été co-pilotes pour le développement du service, le taux de la couverture de la fibre est de 38%, alors qu’il atteint 29,3% au niveau national au troisième trimestre 2018. Concernant les logements, le taux de résidences principales est proche du taux national : 86% contre 85,8%. En revanche, le taux de vacance des logements est largement supérieur localement : 12,3% contre 8,5%. Chaque commune peut ainsi explorer son territoire sous un jour nouveau pour en tirer un diagnostic plus fin.