Cocoricauses, une plateforme de financement participatif qui cible le monde rural
Lancée en décembre dernier, la plateforme de financement participatif Cocoricauses est destinée à financer des projets ruraux d'intérêt général. Le rural "touche un public large", pour Emmanuel Brochot, l'un des fondateurs de la démarche interrogé par Localtis, c'est "70% du territoire, 30% de la population", un "besoin colossal de financement" et de potentiels "donateurs qui sont aussi bien des ruraux que des citadins attachés à un certain territoire".
La plateforme de crowdfunding cible des porteurs de petits projets - pour des financements de 3.000 euros en moyenne, rarement au-delà de 10.000 euros -, quel que soit leur statut (individus, associations, collectivités locales, etc.). "L'objectif est d'aider le plus grand nombre", précise Emmanuel Brochot, "avec 3.000 euros on peut faire beaucoup de choses". Seuls critères "incontournables" : que l'action soit conduite dans le monde rural et qu'elle bénéficie à la collectivité.
Des entreprises partenaires et des campagnes à thème
Pour amplifier l'impact du financement par le public, Cocoricauses nouera régulièrement des partenariats avec des entreprises mécènes qui doubleront les dons reçus dans le cadre de campagnes. Après une première démarche d'abondement à hauteur de 200.000 euros avec Axa, partenaire fondateur de la plateforme, des campagnes thématiques auront vocation à faire remonter des projets répondant à des problématiques particulièrement prégnantes dans les territoires ruraux telles que la fracture numérique et la mobilité. Dans un deuxième temps, des campagnes régionales pourront également être menées.
Début 2017, Cocoricauses avait levé 750.000 euros auprès d'Axa France et du groupe Reworld Media. Plus de la moitié de ces fonds ont été consacrés à "développer [la] notoriété" de Cocoricauses qui a une "ambition nationale", explique le co-fondateur.
Un outil pour les maires ruraux
Parallèlement, la plateforme, qui est portée par un fonds de dotation, cherche à étoffer son réseau, se rapproche notamment de l'Association des maires ruraux de France - qui avait d'ailleurs noué en juin dernier un partenariat avec la plateforme Collecticity, voir notre article du 21 juin 2016 -, pour faire remonter des projets. "Notre logique est d'aider les maires ruraux, de pouvoir leur dire : 'vous avez cet outil, utilisez-le !'", poursuit Emmanuel Brochot.
En attendant, sur le site, on trouve les premiers projets financés ou en cours de financement. Ils ont trait au patrimoine, à l'éducation, à l'emploi, à l'environnement, au soutien aux personnes âgées… Par exemple : la restauration de l'église d'un petit village de l'Aisne, l'organisation de "visites musicales" et de concerts chez des personnes isolées ou dans des hôpitaux et des maisons de retraite, ou encore la mise en place d'une formation de production en alternance pour des jeunes en situation de décrochage scolaire.