CNR Jeunesse : Élisabeth Borne met l'accent sur l'accès aux droits

Les deuxièmes "Rencontres jeunesse de Matignon" se sont déroulées le 15 février autour des sujets de "vie quotidienne" - logement, précarité, santé, mobilités... La Première ministre a estimé que nombre d'aides et dispositifs existent mais sont trop peu connus et, surtout, mal articulés. Y compris du côté de ce que proposent les collectivités.

Assurer "l'accès aux droits" est un "sujet central" pour améliorer la vie quotidienne des jeunes, certains dispositifs d'aides n'étant pas suffisamment connus, a estimé Élisabeth Borne mercredi 15 février en fin de journée lors des deuxièmes "Rencontres jeunesse de Matignon" organisées dans le cadre du CNR Jeunesse.

"On est dans un pays où l'État sait tendre la main aux jeunes en difficulté pour les aider à s'en sortir, on a beaucoup de dispositifs qui existent", a affirmé la Première ministre lors de ce CNR consacré aux questions de vie quotidienne (alimentation, logement, mobilité, santé…). Toutefois, "il y a souvent des réponses qui ne sont pas assez connues, qui ne s'enchaînent pas assez facilement", a-t-elle ajouté, reconnaissant qu'il faut "continuer à travailler" dessus. L'État, a-t-elle aussi constaté, "peut être perçu comme une source de complexité et d'inquiétudes". Dans l'auditoire, l'exemple de l'université de Poitiers ayant mis en place un "guichet unique" pour aider les jeunes à accéder à l'ensemble des aides auxquelles ils peuvent prétendre (bourse, logement…).

L'objectif de ce CNR, a rappelé la cheffe du gouvernement, est à la fois d'avoir un volet jeunesse dans "chacune de nos politiques publiques" et "une feuille de route globale pour la jeunesse avec 20 à 30 actions très concrètes qu'on puisse mettre en œuvre rapidement et qui feront l'objet d'annonces au cours du printemps prochain". Avec la volonté que ce "plan d'action" soit élaboré à la fois "pour" et "par" les jeunes.

Ce mercredi, une quarantaine de jeunes – dont une dizaine ont fait partie d'un groupe de travail durant deux mois – ont échangé de façon plutôt informelle avec la cheffe du gouvernement et plusieurs ministres et formulé diverses propositions.

Plusieurs participants ont ainsi évoqué la précarité étudiante, suggérant de réformer les bourses en allongeant leur durée d'attribution à 12 mois, contre 10 actuellement. Un sujet sur lequel le gouvernement a entamé une réflexion. Certains toutefois voudraient aller plus loin et souhaitent toujours un "minima social jeunes".

Par ailleurs suggérée : la création d'une "carte jeune" qui donnerait un certain nombre d'avantages à tous les jeunes, y compris ceux qui ne sont pas en études. Ce projet "nous tient à coeur", a assuré Élisabeth Borne.

Le problème de la santé mentale des étudiants, qui mène parfois à l'abandon des études, a été largement abordé. Sur ce point, Élisabeth Borne a entre autres évoqué le possible "stress" lié au contrôle continu dans l'enseignement secondaire et l'importance de pouvoir se réorienter au cours de ses études. Parmi les autres sujets abordés : le sport (et une nécessaire amélioration du pass sport), les jeunes majeurs sortant de l'aide sociale à l'enfance, l'accès au permis de conduire, les transports scolaires pour les lycéens des territoires ruraux mal desservis… La cheffe du gouvernement a pour sa part souhaité insister sur le développement de l'offre d'enseignement supérieur dans les villes moyennes.

Interpellé sur les questions de logement, le ministre Olivier Klein a indiqué qu'un travail avait été lancé pour améliorer l'accès au logement étudiant par un élargissement de l'offre. Élisabeth Borne s'est pour sa part dite consciente de la nécessité d'une réhabilitation du parc des logements Crous.

Christophe Béchu a pris la parole en tant que ministre de la Cohésion des territoires pour souligner que sur nombre de sujets, "il faut qu'on travaille mieux avec les mairies", par exemple sur le sport (mise à disposition d'équipements et de créneaux), sur la mise en place de "tarifs spéciaux", sur le logement étudiant… "Beaucoup de sujets relèvent pleinement des collectivités donc il faut qu'on arrive, territoire par territoire, à bien articuler les choses pour que les jeunes n'aient pas à courir après trente-six guichets", a abondé Élisabeth Borne en conclusion.

Après le lancement en décembre du CNR Jeunesse, Élisabeth Borne avait animé un premier CNR sur les jeunes et l'écologie en janvier (voir notre article du 24 janvier). Les prochains porteront sur l'avenir professionnel et l'égalité des chances en mars et l'engagement et la citoyenneté en avril, avant la présentation, donc, d'une "feuille de route".

 

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