Cinq régions s'investissent dans le compte personnel de formation
Les entrées en formation via Moncompteformation ont reculé d'un quart l'an dernier, du fait des mesures de régulation mise en place, selon un rapport annuel de la Caisse des Dépôts. Le rapport relève aussi l'implication de nouveaux financeurs, parmi lesquels 5 régions qui ont mobilisé 8,7 millions d'euros. Les Pays de la Loire entendent ainsi promouvoir des formations individuelles dans le domaine de la transition écologique.
Le nombre de dossiers validés sur Mon compte formation est passé de 1,8 million à 1,3 million en 2023, soit une baisse d'un quart. Conséquence : les coûts pédagogiques sont passés de 3 à 2,26 milliards d'euros. Une chute qui s'explique par les mesures de régulation déployées à partir de 2022, indique la Caisse des Dépôts, dans le rapport annuel du CPF publié le 19 septembre, confirmant ainsi les résultats d'une précédente étude publiée par la Dares, cet été. "Après plusieurs mois de mise en place de ces mesures, le dispositif du CPF semble avoir trouvé un certain équilibre", se félicite la Caisse des Dépôts, gestionnaire du CPF, pour qui l’année 2023, "empreinte de stabilité", peut être considérée "comme une année de référence en matière de consommation pour le CPF".
Alors que de nombreux cas d'abus avaient pu être constatés, plusieurs mesures ont été prises en 2022, avec notamment l'obligation de s'inscrire sur FranceConnect+. Un moyen de contenir la progression "fulgurante" rencontrée par le CPF depuis son lancement en 2019. Pour la Caisse des Dépôts, "FranceConnect+ sécurise davantage encore la plateforme" et ce dispositif "permet également de limiter les achats d’impulsion". Le ménage a aussi été fait parmi les organismes certifiés. "Si les campagnes de contrôle et l’accélération des sanctions ont entrainé une baisse de plus de 1.000 organismes par rapport à fin 2022, le nombre de formations et de certifications disponibles reste relativement stable", indique le rapport. A noter que depuis mai 2024, pour s'assurer d'un certain engagement, les bénéficiaires doivent s'acquitter d'un forfait de 100 euros pour bénéficier d'une formation, ce dont sont exemptés les demandeurs d'emploi.
8,7 millions d'euros investis par cinq régions
En 2023, le principal financeur reste France compétences qui supporte 93% des coûts de formation. Le rapport souligne cependant l'implication de nouveaux financeurs pour couvrir le "reste à payer", parmi lesquels France Travail, les Opco, les employeurs ou encore cinq régions (Pays de la Loire, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Guadeloupe, Nouvelle-Aquitaine). "Les acteurs de l’écosystème de la formation professionnelle sont conscients de l’intérêt que représente le CPF pour répondre aux besoins des métiers en tension, notamment en tenant compte des spécificités territoriales", salue la Caisse des Dépôts, dans un communiqué.
Ces cinq régions ont mobilisé l'an dernier, via un abondement automatisé, 8,7 millions d'euros sur un total de 14 millions d'euros de frais pédagogiques. L'enveloppe la plus importante est celle des Hauts-de-France, avec 3,4 millions d'euros, suivie des Pays de la Loire (2,4), de la Nouvelle-Aquitaine (1,9) de la Bourgogne-Franche-Comté (800.000) et de la Guadeloupe (85.634 euros). Le rapport salue tout particulièrement le dispositif "innovant" mis en place dans les Pays de la Loire sur la base d'une convention signée en décembre 2023 pour une période de trois ans, dans le domaine de la transition écologique. Cette convention "inédite" ouvre "de nouvelles perspectives pour les demandeurs d'emploi de la région", note le rapport. Au lieu de financer comme elle le faisait jusque-là des formations collectives, la région a ainsi fait le choix de soutenir des actions individuelles à destination des demandeurs d'emploi, devenant ainsi la première "à financer, grâce à des abondements, des certifications pour les métiers de la transition écologique", que ce soit dans le domaine de l'eau, des déchets, de la biodiversité ou de l'énergie. Elle prend à son compte jusqu'à 90% du "reste à charge", dans la limite de 10.000 euros.
Selon le rapport, la "démocratisation" du compte personnel de formation se poursuit, avec une parité hommes-femmes, un tiers de demandeurs d'emploi parmi les utilisateurs et un sur deux avec un niveau inférieur au bac.
Depuis le lancement du compte personnel de formation en 2019, 6,1 millions de dossiers de formation ont été validés au 31 décembre 2023, pour 8,7 milliards d’euros engagés, au bénéfice de 4,7 millions d’usagers.