Chambres d’agriculture : des objectifs contrariés par les perspectives budgétaires
Les chambres d’agriculture ont dévoilé, mercredi 24 juillet, un projet stratégique ambitieux pour la période 2019-2024 mais celui pourrait être contrarié par les coupes budgétaires envisagées par le gouvernement.
Les chambres veulent en priorité s’emparer du problème de la transmission des exploitations sachant que 160.000 agriculteurs s’apprêtent à prendre leur retraite d’ici à 2026. Elles souhaitent aussi pouvoir proposer d’ici fin 2023 un audit individuel à chaque agriculteur, afin de lui fournir un conseil stratégique et l’accompagner dans les périodes de transitions en cours, sachant que la France souhaite sortir du glyphosate en 2021 et réduire les produits phytosanitaires de 50% d'ici 2025. Autre objectif : accompagner 50% des agriculteurs bio avant, pendant et après leur conversion.
Seulement voilà, ces grands chantiers qui devraient figurer dans un contrat d’objectif signé avec Matignon s’accommoderaient mal des coupes budgétaires envisagées dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020. En effet le gouvernement s’apprêterait à baisser de 15% la taxe additionnelle sur le foncier non bâti, payée par les agriculteurs et les propriétaires de terres agricoles au profit des chambres. Or cette taxe rapporte actuellement 292 millions d'euros aux chambres, soit un peu moins de la moitié de leur budget. Ce qui se traduirait par un manque à gagner d’environ 45 millions d'euros par an. "Si la baisse des financements des chambres d’agriculture se confirmait, ces actions indispensables, à la fois pour les agriculteurs mais aussi pour le développement et le dynamisme des territoires ruraux ne pourraient être mises en place", font savoir les chambres dans un communiqué, mercredi.