Aménagement - Cécile Duflot attendue au tournant du Grand Paris Express
Parmi les nombreux dossiers que la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement va avoir à traiter figure le Grand Paris, comme le confirme le décret d'attribution publié au Journal officiel, vendredi. Un portefeuille qui en a surpris plus d'un compte tenu des anciennes prises de position de Cécile Duflot, farouche opposante au projet au sein du conseil régional d'Ile-de-France. Jeudi, la ministre a annoncé qu'elle allait lancer sans tarder une vaste concertation avec tous les acteurs et "sans a priori". "La fonction d'un ministre en charge de ce dossier-là n'est pas pour l'heure d'avoir un avis mais plutôt d'identifier ce qui sera, en lien avec l'ensemble des acteurs, le point commun qui permet d'avancer vite, parce que la question c'est : 'quel est l'avenir de la métropole ?' et il ne peut être dessiné qu'en commun", a-t-elle tenu à rassurer.
L'inquiétude est pourtant palpable chez les élus. Non que les relations avec l'ancien gouvernement aient toujours été idylliques, loin s'en faut, mais au terme d'une longue concertation, le réseau de transport du Grand Paris Express a abouti à un "accord unanime" entre l'Etat, la région et les huit départements, comme le rappelle Christian Favier, le président communiste du conseil général du Val-de-Marne, pour qui tout retour en arrière serait "incompréhensible et inacceptable". "J’entends et je lis, à l’occasion de la mise en place du nouveau gouvernement, des propos inquiétants sur le devenir de projet de transport du Grand Paris Express", grince l'élu, dans un communiqué du 25 mai. Christian Favier annonce avoir écrit au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, "pour lui faire part des sujets prioritaires à traiter en Val-de-Marne". Ce département, dont il est également sénateur, doit bénéficier de trois lignes de métro et de dix-sept nouvelles gares à compter de 2018.
Le sénateur de Paris et président du groupe Centre et Indépendants au Sénat, Yves Pozzo di Borgo, est lui aussi monté au créneau, qualifiant cette nomination de "folie". "Compte tenu des enjeux internationaux qu'il représente, le Grand Paris aurait exigé un ministère dédié, déplore-t-il dans un communiqué, vendredi. C'est un dossier qui demande une implication à temps plein et un engagement total de la part du responsable en charge." Un peu plus tôt dans le semaine, la chef de l'opposition au conseil régional d'Ile-de-France, l'ex-ministre du Budget UMP Valérie Pécresse avait estimé que le projet du Grand Paris était "en péril".
Pour calmer les esprits, Cécile Duflot a déjà annoncé qu'elle rencontrerait tous les présidents de conseils généraux, le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë. A noter que le Grand Paris s'est aussi fixé un objectif de 70.000 logements par an, domaine dont elle aura également la charge...