Capitale française de la biodiversité 2024 : sept territoires récompensés sur le thème "Sobriété et biodiversité"

L'édition 2024 du Concours capitale française de la biodiversité, qui vise à la fois à identifier, valoriser et diffuser les bonnes pratiques des collectivités en faveur de la biodiversité, a récompensé sept communes et intercommunalités. Parmi les territoires lauréats, la communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges reçoit le titre de Capitale française de la biodiversité 2024.

Depuis 2010, le concours Capitale française de la biodiversité vise à la fois à identifier, valoriser et diffuser les bonnes pratiques des collectivités en faveur de la biodiversité. Cette année, les 50 participants ont concouru sur la thématique "Sobriété & Biodiversité". Le palmarès 2024 a été dévoilé ce 12 septembre par ses organisateurs - l’Office français de la biodiversité (OFB), Plante & Cité (centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville), les Agences régionales et collectifs pour la Biodiversité. Le concours bénéficie aussi de la participation du Cerema, et du soutien du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Sobriété lumineuse et actions en faveur des espèces nocturnes

Sept communes et intercommunalités sont récompensées cette année. Le titre de Capitale française de la biodiversité 2024 a été décerné à la communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges (15.116 hab., Vosges). La collectivité a engagé des actions pour la sobriété lumineuse afin de restaurer une trame noire favorable au cycle de vie des espèces nocturnes (amphibiens, chauves-souris, rapaces et papillons de nuit). Outre la sensibilisation à la réduction de la pollution lumineuse due à l’éclairage public et privé, de nombreux travaux, souvent participatifs, sont menés pour restaurer les milieux naturels indispensables aux espèces nocturnes (création de mares et de crapaudromes pour les amphibiens, identification et préservation de gîtes dans le bâti pour les chiroptères et les oiseaux, travail avec les agriculteurs pour la restauration des réseaux de haies et le maintien des prairies, renforcement de la ripisylve, etc.). Ces actions s’accompagnent d’une politique d’éducation à la nature originale avec la création d’escape games sur les tourbières, de jeux de type "carte aux trésors" à vélo, de stages sport-nature pour les adolescents, ou encore de kermesses sur la biodiversité dans les établissements pour personnes âgées et dépendantes avec les résidents et leurs familles.

Prévention des feux de forêt

Dans la catégorie - de 2.000 habitants, Aureille (1.541 hab., Bouches-du-Rhône) reçoit le titre de meilleure commune pour la biodiversité 2024. Pour prévenir les feux de forêt tout en maintenant des milieux ouverts indispensables pour de nombreuses espèces végétales et animales, la collectivité s'appuie sur un ambitieux plan de gestion piloté par le Parc naturel régional des Alpilles qui couvre la majeure partie de son territoire. Un ensemble de mesures sobres et peu coûteuses (broyage mécanique, pâturage extensif, semis pour régénérer certains espaces) garantit le bon équilibre entre préservation de la biodiversité, maintien des usages comme la chasse et l’exploitation forestière, et la lutte contre les incendies qui est une préoccupation majeure dans les garrigues et forêts méditerranéennes.

Trame verte, bleue et noire

La meilleure commune pour la biodiversité 2024 dans la catégorie - de 20.000 habitants est Montbazin (2.928 hab., Hérault). Depuis 2020, la collectivité a décidé un gel de l’ensemble des opérations d’urbanisme programmées jusqu’alors, afin de se donner le temps de connaître précisément la biodiversité locale grâce à un Atlas de la biodiversité communale réalisé avec le CPIE du bassin de Thau. "Les garrigues et pelouses sèches méditerranéennes sont apparues comme les milieux à protéger et restaurer en priorité, d’une part face à la menace de l’artificialisation par l’urbanisation et la cabanisation, d’autre part du fait de la fermeture des milieux par manque d’activité pastorale", indique le dossier de présentation des lauréats du concours. La commune a défini sa trame verte et bleue mais aussi sa trame noire, réalisé un diagnostic agroécologique du territoire et lancé une étude en vue d’atteindre le zéro artificialisation nette (ZAN) dans son futur Plan local d’urbanisme. Elle mène également une politique d’acquisition foncière conjointe avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie.

Préemption des espaces naturels sensibles

La meilleure commune pour la biodiversité 2024 dans la catégorie - de 100.000 habitants est Saint-Médard-en-Jalles (30.547 hab., Gironde).  "Dans un contexte de forte pression foncière de l’agglomération bordelaise, la commune a construit avec le département de la Gironde et l’ensemble des parties prenantes une zone de préemption des Espaces naturels sensibles qui couvre désormais près du tiers du territoire et permet protection et acquisitions foncières de milieux naturels à enjeux, dont certains étaient jusque-là destinés à l’urbanisation", indique le dossier de présentation des lauréats qui insiste sur l'application d'"une politique de sobriété foncière, éclairée par une connaissance naturaliste précise, nourrie par des écologues en interne et des partenaires associatifs et institutionnels". Elle a permis en outre l’ouverture au public de nouveaux espaces verts de proximité.

Renaturation et "oasis de biodiversité" en milieu urbain

La ville de Nantes (323.204 hab.) se voit décerner la qualification de meilleure commune pour la biodiversité 2024 dans la catégorie + de 100.000 habitants. Son plan "Pleine terre" entend contribuer au maintien et la création d'espaces verts grâce à la désimperméabilisation et à la renaturation de 14 ha de surfaces bitumées ou bétonnées d’ici 2026. La ville crée aussi des "Oasis de biodiversité" au sein de ses espaces verts à toutes les échelles, pour accueillir la flore, la fonge et la faune sauvage. La forme de ces aménagements varie en fonction de chaque site et de son contexte : zones en libre évolution, pâturage, restauration de ripisylve, végétalisation d’espaces minéraux, radeaux végétalisés low-tech sur canal, pré-verger, etc.

En complément de la programmation de 50 oasis à créer d’ici la fin du mandat, 25 équipes de jardiniers sont engagées dans la réalisation d’au moins une action "Coup de pousse" chaque mois, grâce à un guide qui décrit un large panel de solutions simples que chacune d’entre elles peut mettre en oeuvre pour favoriser la biodiversité. 

Un service Patrimoine naturel dédié au sein d'une intercommunalité

La meilleure intercommunalité pour la biodiversité 2024 est la communauté de communes du Pays Fléchois (26.917 hab., Sarthe). Cette collectivité alloue des moyens importants à la biodiversité, avec un service Patrimoine naturel de sept agents et des partenariats forts et de longue date, comme avec le CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir et le Conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire. Gestionnaire de la réserve naturelle régionale du Marais de Cré, la collectivité met aussi en place un large panel de bonnes pratiques d’entretien sobre des zones humides, par le pastoralisme et le réemploi sur place de tous les matériaux issus des opérations d’entretien. Elle mène aussi auprès d’un public varié comprenant les personnes à mobilité réduite des actions de valorisation et de découverte de ces milieux.

Alimentation bio locale : un cercle vertueux

Enfin, la commune de Mouans-Sartoux (10.531 hab., Alpes-Maritimes) reçoit une mention spéciale "Alimentation & biodiversité".  Depuis plus de 15 ans, elle anime un projet structurant autour de l’alimentation bio locale, au travers de deux outils complémentaires : la régie agricole municipale fournit les légumes pour la restauration collective en complément des producteurs locaux, et la Maison de l’Éducation à l’alimentation durable forme tous les publics à une alimentation saine, à faible empreinte écologique, et en lien avec la protection des terres agricoles, de la flore et de la faune sauvage. Ce projet s'est diffusé dans toute la commune, à travers de nombreux jardins partagés ou familiaux.

Un recueil d’une soixantaine d’actions exemplaires illustrant le thème "Sobriété & Biodiversité" et issues des collectivités participantes, sera publié à l’automne 2024. Cinq ateliers de témoignages et de partage d’expériences des lauréats et participants de cette édition 2024 du concours Capitale française de la biodiversité seront proposés dans le cadre du 4e colloque national des Atlas de la biodiversité communale qui se déroulera du 5 au 7 novembre à Strasbourg.

L’édition 2025 du concours Capitale française de la biodiversité ouvrira cet automne : communes et intercommunalités françaises seront invitées à faire acte de candidature jusqu’au 28 février 2025 sur www.capitale-biodiversite.fr  afin de faire connaître et valoriser leurs réussites autour du thème "Culture(s) & biodiversité".

 

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