Environnement - Campagne publicitaire contre les algues vertes : la Bretagne va assigner FNE en justice
La région Bretagne a décidé le 16 février d'assigner France Nature Environnement (FNE) devant le tribunal de grande instance de Paris contre sa campagne "choc" dans le métro parisien dénonçant notamment l'élevage industriel et les engrais comme responsables de la prolifération des algues vertes (voir notre article ci-contre), à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture. "Nombre de Bretons au premier rang desquels figurent les professions agricoles, les professionnels du tourisme, mais pas seulement, sont aujourd'hui choqués et meurtris par cette campagne caricaturale qui nie leur engagement déterminé pour un environnement durable et sain", a dénoncé la région dans un communiqué. Elle a mandaté le cabinet Lysias "aux fins d'engager la procédure la plus rapide afin que cesse le préjudice d'atteinte à son image, son patrimoine, son intégrité et son crédit moral pour une collectivité dont l'engagement pour le développement durable et le respect de la santé est constant", précise son communiqué.
De son côté FNE, qui regoupe près de 3.000 associations de protection de l'environnement partout en France, s'est défendue, par la voix de son porte-parole, Benoît Hartmann, de vouloir nuire aux intérêts de la Bretagne. "Nulle part nous n'avons mentionné la région Bretagne dans notre campagne, a-t-il déclaré à l'AEDD. S'il y a un préjudice pour la région en termes d'image, il est bien lié aux algues vertes, et pas à notre campagne de communication." Selon lui, le problème des algues vertes est "un problème vendéen, breton et normand. Nous nous sommes bien gardés de critiquer une région ou une profession. Ce que nous mettons en cause, c'est un système agricole et d'élevage intensif à l'origine de ces algues vertes".
FNE a déjà été attaquée en référé par l'Inaporc (Interprofession nationale porcine) et Interbev (Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes) mais le tribunal de grande instance de Paris a rejeté ces recours le 14 février.