Littoral - Bruxelles précise son projet de politique maritime intégrée
Le développement côtier est pour l'instant le parent pauvre de la politique d'aménagement du territoire européen, qui s'intéresse rarement aux conséquences que le développement côtier peut avoir sur la mer... et inversement. Cette insuffisance a été prise en compte par la Commission européenne, qui a dévoilé son projet de politique maritime intégrée - le premier du genre au sein de l'UE - en publiant le 10 octobre une communication et son premier plan d'actions dans ce domaine.
26 actions
Parmi les 26 actions esquissées par la Commission européenne, la promotion d'un vaste réseau européen de pôles d'activité maritime (clusters), l'élaboration d'une stratégie pour atténuer les conséquences du changement climatique sur les régions côtières et la promotion d'un réseau européen d'observation et de données du milieu maritime intéresseront les collectivités côtières. Tout comme la mise en place de bases de données socio-économiques, l'instauration d'une journée maritime européenne et l'élaboration d'une feuille de route pour faciliter le développement de l'aménagement de l'espace maritime par les Etats membres. Des propositions élaborées à partir, entre autres, d'une consultation lancée le 7 juin 2006, à laquelle les collectivités locales ont pu participer.
La mise au point d'une politique maritime intégrée par Bruxelles, si elle est tardive, était inévitable : l'UE a près de 70.000 km de côtes et la moitié des européens vivent à moins de 50 km de la côte. Au cours de la dernière décennie, la croissance de la population des régions côtières et insulaires a été deux fois plus importante à la croissance moyenne de la population dans l'UE. Les localités côtières, particulièrement fragiles face au changement climatique, sont la destination de la majorité des touristes européens, et ont des fonctions vitales d'approvisionnement vis-à-vis de l'arrière pays.
Rendez-vous
La conférence ministérielle sur la politique maritime, qui se tiendra à Lisbonne le 22 octobre prochain, permettra d'avoir un premier échange de vue sur la politique proposée par la Commission européenne le 10 octobre. Cette politique sera aussi évoquée dans les conclusions de décembre du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement et sera approfondie durant les présidences slovènes et françaises. Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, a salué la publication du livre bleu de la Commission européenne et a rappelé que la France continuera de soutenir le projet de la Commission. C'est désormais aux Etats membres et au Parlement européen de se prononcer sur le projet de la Commission.
Gwenaëlle Radosevic / Welcomeurope