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Bruno Le Maire donne le coup d'envoi du "pacte productif"

La ministre de l'Économie a convié à Bercy, mercredi, partenaires sociaux et régions pour donner le coup d'envoi du "pacte productif" annoncé par le président de la République le 25 avril. Premières pistes "fin juin" et des décisions cet automne...

Le "pacte productif" - cette idée appuyée par l’Assemblé des communautés de France depuis plus d’un an - est sur sa lancée. Évoqué par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 25 avril, c’est le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui est chargé de le mettre en œuvre. Alors que ses contours sont encore flous, le ministre en a donné le coup d’envoi mercredi 15 mai au matin, en conviant à Bercy les partenaires sociaux et les régions, en présence de plusieurs ministres. "Le calendrier, ce sont des propositions qui seront remises au Premier ministre fin juin (…), et des décisions qui seront prises par le Premier ministre et le président de la République en novembre de cette année pour relancer la capacité de production de notre pays et en particulier l’innovation", a indiqué Bruno Le Maire à l’Assemblée, quelques heures après cette première réunion. L’objectif ? "Produire plus, produire mieux et parvenir au plein emploi d’ici 2025 en France." Cinq secteurs sont retenus : l’innovation, l’industrie, l’énergie, l’agroalimentaire et le numérique. Chaque secteur sera suivi directement par le ministre concerné, Bruno Le Maire assurera le pilotage de l’ensemble.

Innovation de rupture

En annonçant son pacte productif, le président de la République avait lui-même fixé le cap du plein emploi en 2025. "Nous avons besoin d’un agenda des transitions pour 2025, avec des objectifs clairs, des normes, un accompagnement financier et la mobilisation des acteurs publics et privés", avait-il déclaré. Dans la foulée, le Premier ministre avait lancé, le 6 mai, une "mobilisation générale" sur l’emploi et les transitions, en conviant pas moins de 57 délégations d’élus, d’organisations syndicales et d’associations à Matignon.
En pleine crise des gilets jaunes, accusé de s'être coupé des "corps intermédiaires" et des élus, le gouvernement entend ainsi montrer un changement de méthode, notamment en s’appuyant sur les territoires. "Cette méthode est simple, c’est celle de Pacte", a insisté Bruno Le Maire, du nom de son vaste projet de loi définitivement adopté le 11 avril par le Parlement et sur lequel le Conseil constitutionnel doit se pencher jeudi.

Le ministre s’en est vivement pris aux conclusions de la Cour de comptes qui, dans son rapport sur l’exécution du budget 2018 publié le jour même, éreinte la complexité du fonds d’innovation de rupture qui doit être alimenté par le produit des privatisations de la future loi Pacte, dont celle d’ADP désormais en suspens avec le lancement de la procédure de référendum d’initiative partagée. Le recours à ces fonds "sans personnalité juridique porte atteinte à la cohérence du cadre budgétaire" alors qu'ils échappent au débat parlementaire, tancent les magistrats. "Je ne partage absolument pas les critiques et les analyses du président la Cour des comptes", a répondu Bruno Le Maire. "Oui il faut retirer du budget de ces fonds pour l’innovation de rupture sinon ils sont systématiquement réduits année après année alors que là, ils sont sanctuarisés", a-t-il soutenu, devant les députés.