VTE : plus de 250 jeunes « pépites » bien formées pour les Territoires d’industrie
Instauré en 2019 et désormais éligible à des aides financières, le label « volontariat territorial en entreprise » (VTE) permet à des PME ou des ETI des Territoires d’industrie de recruter par des contrats de travail, d’apprentissage ou de professionnalisation de jeunes étudiants ou diplômés de bac+3 minimum. Regards croisés sur ce dispositif qui contribue à la montée en compétences industrielles dans les régions de France, en faisant conduire par ces jeunes des missions de transformation, en lien direct avec les dirigeants.
Le volontariat territorial en entreprise illustre la devise « l’union fait la force ». En effet, Bpifrance a lancé ce label en 2019, afin de créer un équivalent en France et pour les PME-ETI aux jeunes diplômés partants travailler à l’étranger comme volontaires internationaux en entreprise ou en administration. Bpifrance a ensuite été rejointe par l’Agence nationale de la cohésion des territoires et la Banque des Territoires, afin d’attirer via le VTE de jeunes diplômés vers des PME ou ETI implantées dans les 149 Territoires d’industries localisés dans toute la France (nouvelle phase de sélection des territoires en cours).
Montée en compétences des PME - ETI
« Le VTE incarne un dispositif d’excellence pour des territoires (éloignés des métropoles) et des filières industrielles souvent en manque de reconnaissance ou de notoriété notamment auprès des jeunes. Par ce biais, des jeunes accèdent d’emblée à des postes à responsabilités auprès des dirigeants, pour conduire des missions de transformation, de diversification ou de création d’activités », résume Jamila Jaaïdane, coordinatrice des politiques de développement économique à l’ANCT.
Entre 2019 et 2021, l’initiative VTE a dans un premier temps permis de communiquer de façon nationale auprès des jeunes talents ayant récemment achevé leurs études supérieures, afin de leur faire connaître les possibilités de carrières dans les petites et moyennes entreprises.
Le label VTE aide les PME – ETI implantées dans ces territoires à recruter des jeunes bien formés, en mettant en valeur des postes à responsabilité. En retour, les dirigeants des entreprises industrielles bénéficient d’un regard neuf, de compétences de pointe et d’approches novatrices. Au terme de l’année exercée en VTE, cela peut donner envie à ces jeunes de poursuivre leur carrière dans une PME - ETI, et peut-être un jour de reprendre une telle entreprise.
Soutien financier
Pour amplifier le dispositif, les trois partenaires ont instauré une incitation financière depuis 2022. Ainsi, le label VTE permet à des PME – ETI des Territoires d’industrie de bénéficier d’une aide forfaitaire de 4 000 euros, ce dès que l’entreprise a dépensé le double en rémunération d’un étudiant ou d’un jeune diplômé (recruté à bac+3 minimum, pour une durée d’un an, en alternance, CDD ou CDI).
« L’objectif est d’aider 1 000 VTE. Mi-2022, une centaine de subventions a déjà été versée aux entreprises industrielles éligibles, après une analyse approfondie et une décision prise collégialement par les trois partenaires du programme », précise Hélène Clément.
Effet de levier
Les premiers effets liés au lancement du dispositif n’ont pas tardé à se faire sentir à l’échelle des Territoires d’industrie.
Le VTE répond aux besoins de recrutement dans les Territoires d’industrie. C’est une action complémentaire de nos offres habituelles de financements.
La subvention VTE a déclenché des recrutements liés à des besoins allant de la réactivation de projets dormants à la digitalisation des processus industriels en passant par le lancement de nouveaux produits ou services, comme le précise Benoît Lepesant.
Outre le fait de répondre aux besoins de recrutement dans les Territoires d’industrie, le dispositif correspond aux objectifs de la deuxième phase de Territoires d’industrie couvrant la période 2023 – 2027. Il continuera ainsi à soutenir la montée en compétences dans l’industrie, et accompagnera les projets d’investissement relevant des filières stratégiques locales, dans un contexte de transitions écologique et énergétique.
Pour accompagner l’installation des jeunes recrutés dans le cadre d’un VTE, plusieurs Territoires d’industrie, tels que Bassin de Brive-Périgord, Axe Seine, Bièvre Isère ou encore Lacq-Pau-Tarbes, ont mis en place des aides financières et des services pour accueillir les jeunes embauchés, et faciliter leur installation en termes de logement, de loisirs, d’activités culturelles. La reconquête industrielle dans les territoires passera aussi par le développement de ces aménités, qui créent une attractivité globale.
Hélène Clément
Directrice des programmes et cursus - Université des dirigeants de Bpifrance (Bpifrance Université)
Hélène Clément occupe des fonctions chez Bpifrance depuis 2013 (responsable de développement à la direction Stratégie et développement puis responsable de l’innovation ouverte à la direction Fonds de fonds). Elle fut précédemment chargée de mission chez CDC Entreprises, directrice générale de Polinvest, chargée de mission chez Finance Innovation et au cabinet du président du Sénat. Hélène Clément est diplômée en sciences de gestion (IAE de Caen), en communication (université de Versailles), et titulaire d’un MBA de l’université de Coventry.
Jamila Jaaïdane
Coordinatrice des politiques de développement économique à l’ANCT
Au sein de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), Jamila Jaaïdane accompagne et conseille les collectivités locales dans la mise en œuvre de leurs projets (aménagement foncier économique, emploi, ESS…). Auparavant, elle fut notamment directrice du développement économique de Val Parisis Agglo, et chargée de mission au Conseil régional d’Ile-de-France. Jamila Jaaïdane est titulaire d’un master 2 en développement économique de l’université Paris Cité et certifiée en promotion immobilière par le CNAM.
Benoît Lepesant
Chargé de projets Territoires d’industrie à La Banque des Territoires
Diplômé de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de l’École d’urbanisme de Paris et de l’École nationale des ponts et chaussées, Benoît Lepesant a été directeur de projets « transition écologique et énergétique » au département de la stratégie de la Caisse des Dépôts, puis chargé d’investissement infrastructures et mobilité. Il a également travaillé à l’Ademe sur les sujets d’innovation dans le transport et l’énergie.