La Banque des Territoires joue la carte, vitale, de l’e-santé

Au printemps 2021, l’État s’est engagé à investir 19 milliards d’euros pour la santé au cours de la prochaine décennie. Ce plan « Ségur de la santé » entend transformer l’offre de soins et renforcer les capacités des établissements médico-sociaux, de soins et de vieillesse. La Banque des Territoires apporte sa pierre à l’édifice, en investissant dans des entreprises numériques en pointe sur ces enjeux. 

72 millions d’euros investis entre 2020 et 2024. Telle est la feuille de route « e-santé » de la Banque des Territoires, inscrite dans le plan France relance pour accélérer la mutation numérique du secteur de la santé publique. Cette enveloppe d’investissements conséquents est au service des métropoles comme des périphéries, des villes et des campagnes, de la métropole et des outremers. Elle accompagne le mouvement de fond de la digitalisation de la santé publique et des soins aux personnes, accéléré et amplifié de façon inédite depuis la pandémie de Covid-19. 

Le numérique pour répondre aux défis de société 

« Le numérique est un puissant levier lorsqu’il est mis au service d’enjeux de société déterminants, déclare Marion Eymar, responsable du pôle e-santé, médico-social et vieillissement à la direction de l’investissement numérique de la Banque des Territoires. Cela recouvre notamment l’accompagnement du vieillissement, les dispositifs à distance et leurs multiples déclinaisons en « télé » (consultation, diagnostic, assistance, suivi), le lien entre médecine de ville et hospitalière, le traitement et la sécurisation des données de santé… ». 

Tous ces domaines font intervenir des structures de toutes natures, stratégies et modes de fonctionnement, entremêlant action publique et investissements privés. Pour autant, l’approche française en matière de santé publique reste fondée sur l’égalité d’accès aux soins, et sur une vision holistique, également préconisée par l’OMS à travers sa définition d’un « état de complet bien-être physique, mental et social ». 

Nous agissons toujours en investisseur minoritaire et avisé, pour des prises de participation d’au moins 500 000 euros 

 

Marion Eymar, Responsable du pôle e-santé, médico-social et vieillissement à la direction de l’investissement numérique de la Banque des Territoires

Des choix capitaux en matière de e-santé  

En matière d’investissements dans la e-santé, la Banque des Territoires concentre son action sur des entreprises proposant des services numériques et des usages liés à la santé, à la lutte contre les déserts médicaux, à la prévention et aux repérage des fragilités, à la dépendance, au médico-social. 

« Nous agissons toujours en investisseur minoritaire et avisé, pour des prises de participation d’au moins 500 000 euros, précise Marion Eymar. Plusieurs critères déterminent notre décision d’entrer au capital d’une entreprise. Celle-ci doit agir prioritairement sur le territoire français, disposer notamment de clients et générer un chiffre d’affaires significatif ». 

L’entreprise peut se trouver dans une phase de première ou deuxième levée de fonds. Une fois entrée au capital, la Banque des Territoires agit en investisseur minoritaire actif, participant ainsi à la gouvernance des sociétés. 

« Nous analysons plusieurs dizaines de dossiers par an, sourcés aussi bien par nos correspondants internes spécialisés dans les filières du numérique au sein des directions régionales de la Banque des Territoires, que par nos réseaux de partenaires (co-investisseurs publics ou privés, sociétés de capital-risque, industriels, leveurs de fonds…) », détaille la responsable du pôle e-santé, médico-social et vieillissement. 

De ces investissements en e-santé sont cependant exclues les prises de participation dans des entreprises de biotechnologie, de dispositifs médicaux implantables, ou encore dans des sociétés dont les offres seraient uniquement fondées sur de la recherche ou du « hardware ». 

Favoriser une transition numérique de la santé au travers d’interventions sur-mesure 

« Notre spectre d’intervention financière est large. Il s’étend de projets modestes au regard du chiffre d’affaires mais puissant en termes d’impact territorial, jusqu’à des projets complexes et de long terme, au travers de partenariats industriels ou de co-entreprises», poursuit Marion Eymar. La palette d’outils utilisée est large et comprend notamment le capital mais également les obligations convertibles ou les  comptes courants d’associés. 

Quelles que soient la durée et la forme d’investissement, les entreprises de e-santé sélectionnées bénéficient notamment de l’image de marque de la Banque des Territoires - Caisse des Dépôts, tant auprès de leurs autres investisseurs, que de leurs partenaires ou clients tels que des structures hospitalières, des collectivités, des professions libérales….  

Critères d’investissement 

 

La Banque des Territoires investit dans des entreprises qui visent à :  

  • améliorer l’accès aux soins et le parcours entre médecine générale et hospitalière ; 
  • favoriser la coordination des professionnels et des réseaux de santé ; 
  • renforcer le soutien à domicile des personnes fragiles en améliorant leur cadre de vie (bouquets de services, téléassistance, adaptation du logement) ; 
  • développer des services médico-sociaux à domicile (Ehpad hors les murs,) ; 
  • développer les actes à distance : téléconsultation, télésuivi, téléexpertise ; 
  • lutter contre les déserts médicaux (dans les campagnes, les périphéries, les outremers) ; 
  • améliorer le suivi et l’assistance dans la vie quotidienne des patients ou des personnes dépendantes ; 
  • optimiser la gestion des centres médicaux ou médico-sociaux ; 
  • structurer et sécuriser l’utilisation des données de santé ; 
  • améliorer la formation des personnels, fluidifier les recrutements et les remplacements. 

Un portefeuille d’investissements diversifié 

Depuis 2020, la Banque des Territoires accélère ses investissements dans la e-santé au bénéfice d’entreprises dont l’activité et l’ancrage territorial témoignent de la vitalité de la filière e-santé à travers le pays. 

Télémédecine 

Entreprise fondée à Strasbourg, TokTokDoc facilite les téléconsultations et le suivi à distance de personnes âgées, dépendantes ou en situation de handicap, du bilan initial aux actes de santé. Ce service est disponible aussi bien pour les établissements, les collectivités que les services ambulatoires de ville.  

À Toulouse, Sémeia élabore des dispositifs logiciels et matériels qui améliorent le suivi à distance de personnes ayant été greffées, souffrant de maladies chroniques, de troubles bipolaires, de cancer… Le service associe la Caisse nationale d’assurance-maladie, les médecins hospitaliers et généralistes. Le parcours de soins des patients est considéré dans sa globalité, permettant une prise en charge personnalisée, dans le temps.  

Installée à Marseille, Rofim propose aux professionnels de santé un module unique de téléconsultation, afin par exemple de solliciter l’avis d’un ou de plusieurs confrères sur des sujets d’expertise. Ce réseau professionnel médical fonctionne en synergie avec les hôpitaux, les centres hospitaliers universitaires, les sociétés savantes. 

Médico-social 

Créée à Paris, Click & Care est une plateforme de recrutement de personnel sanitaire et médico-social. Elle fluidifie la mise en relation entre des auxiliaires de vie de personnes âgées, des Conseils départementaux, des hôpitaux, des Ehpad. L’aide à la personne est pensée selon un tarif accessible à tous.

Prévention 

L’éditeur nantais Kiplin propose des applications ludiques qui participent, au quotidien, au bien-être physique de personnes recevant des traitements médicaux ou souffrant de maladies chroniques, mais aussi de salariés exposés à des risques de troubles musculosquelettiques. Les séances d’activité physique sont adaptées à la demande et à distance. 

Fonds de place et Partenariats 

Depuis 2018, le fonds Patient autonome opéré par Bpifrance se consacre à la e-santé, aux côtés de la Banque des Territoires et d’entreprises mutualistes, afin d’élaborer des approches novatrices pour aider d’une part les médecins à être plus efficaces dans leur processus de décision, d’autre part les patients à devenir acteurs de leur parcours de soins, plus autonomes dans la gestion de leur maladie.  

Cofondée en 2018 par la Banque des Territoires et Arpavie, Arpavie Innovations fournit des services numériques dans les établissements du médico-social. Quatre axes stratégiques ont été définis : la sécurité, le bien-être et la prévention, la e-santé et le lien social. 

Une population vieillissante 

 

  • L’allongement de la durée de vie et le vieillissement de la population s’observent partout dans l’Union européenne.  
  • Actuellement, en France, les plus de 65 ans représentent 20 % de la population. En 2040, ce pourcentage s’élèvera à 25 %

Source : Insee

cartographie des investissements

© Banque des Territoires

Marion Eymar

Responsable du pôle e-santé, médico-social et vieillissement à la direction de l’investissement numérique de la Banque des Territoires

Diplômée de l’école de management emlyon et de l’université Paris-Dauphine, Marion Eymar est responsable du pôle e-santé, médico-social et vieillissement à la direction de l’investissement numérique de la Banque des Territoires. Entrée en 2013 à la Caisse des Dépôts, elle y fut responsable d’investissement numérique. Elle a également été manageuse au sein d’Orange, chargée d’affaires chez IKB Bank AG, analyste chez LCL. 

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