Biodiversité : les ABC et la fin du système D
L’Office français de la biodiversité (OFB) vient de lancer le 18 janvier deux appels à projets généreusement financés grâce au plan de relance et à son volet consacré à la préservation de la biodiversité dans les territoires.
Fini le temps des pionniers et du bricolage financier. La participation record à la dernière édition de l’appel à projets (AAP) consacré à la réalisation d'atlas de la biodiversité communale (ABC) a convaincu le gouvernement de flécher les crédits exceptionnels du plan de relance vers cet outil de diagnostic des enjeux biodiversité. Il faut dire qu’il a fait ses preuves : "D’excellents résultats ont été obtenus l’an dernier et la demande des collectivités reste très forte", confirme sur un réseau social Sébastien Florès, à la tête du service mobilisation et accompagnement des entreprises et territoires à l’Office français de la biodiversité (OFB).
C’est ainsi qu’à peine le dernier terminé, l’OFB lance un nouvel AAP ABC 2021, qui contribuera à nouveau à amplifier la réalisation par les communes et intercommunalités de ces programmes d’actions. Ils débutent généralement par un inventaire faune-flore avant de s’élargir, en portée comme en durée. À Dinan par exemple, l’agglomération vient de signer une convention pluriannuelle avec l’OFB pour lancer son ABC. Il s’agit de compiler, la première année, des données naturalistes et de sectoriser le territoire en fonction d’enjeux prioritaires. Puis de réaliser, la seconde année, des inventaires complémentaires en vue de synthétiser, de cerner les enjeux du territoire pour bâtir un programme d’actions "au plus proche du citoyen et de l’échelon communal sur le territoire". Coût pour cette collectivité : 400.000 euros, dont 320.000 d’aide financière.
4 millions d’euros d’aides
On le voit, plus qu’un simple inventaire, l’ABC constitue un outil d’aide à la décision permettant une meilleure appréhension des futurs aménagements et de leurs impacts environnementaux. Destiné en priorité aux communes et intercommunalités "et dans certains cas aux établissements publics et acteurs associatifs", selon ce nouvel AAP, sa mise en place pourra être soutenue dans la limite de 250.000 euros par collectivité. L’AAP est doté d’une enveloppe de 4 millions d’euros, un financement conséquent permis par le plan de relance. À compter de la contractualisation, les projets retenus ne peuvent excéder une durée de 24 mois. Les porteurs de projets ont jusqu'au 15 mars prochain pour déposer leurs projets en ligne sur le site "Démarches simplifiées" ou en se rapprochant des collectifs régionaux biodiversité, via leurs points d’entrée connus (ARB, services des régions, directions régionales de l’OFB, Dreal et agences de l’eau constituant un guichet unique). Les lauréats seront annoncés en juin prochain.
Le dispositif est complété par un second AAP, baptisé MobBiodiv'Restauration. Il est lui aussi doté de 4 millions d’euros et financé grâce au plan de relance. Il cible plutôt les associations environnementales, les conservatoires botaniques mais aussi les collectivités. Il soutient leurs projets visant le maintien en bon état et la restauration des écosystèmes terrestres et continentaux, de leurs fonctionnalités et des espèces qui y sont inféodées, à l'exception des écosystèmes littoraux humides, aquatiques et marins. La date limite pour candidater est le 20 avril prochain.