Villes moyennes - Bientôt un "plan" dédié aux villes de 20.000 à 100.000 habitants
Jacques Mézard l'avait évoqué dès la fin juillet en précisant sa feuille de route devant la commission de l'aménagement du territoire du Sénat : sa volonté de promouvoir "une politique spécifique pour les petites villes et moyennes", en se disant "convaincu" de la nécessité d'une approche particulière en faveur de cette strate de territoires. Depuis, des travaux associant les acteurs concernés ont eu lieu (cabinet du ministère, CGET, élus représentant les villes moyennes, agences d'urbanisme…) et les choses se sont donc affinées. Le ministre de la Cohésion des territoires a ainsi pu présenter jeudi 12 octobre, devant l'association Villes de France réunie en assemblée générale, les grands axes d'un futur "plan spécifique" qui, "à terme", devrait concerner toutes les villes se situant dans une fourchette de 20.000 à 100.000 habitants. A Villes de France, on précise toutefois qu'il s'agit encore de "pistes" devant être actées et officiellement annoncées en haut lieu – l'Elysée ou Matignon – dans les semaines qui viennent, en principe en tout cas avant la Conférence nationale des territoires du 14 décembre.
L'objectif du plan, a résumé Jacques Mézard, est de "conforter l'attractivité des villes moyennes en donnant la priorité à la requalification des centres anciens dégradés". Avec un démarrage rapide "pour obtenir dès 2018 des premiers résultats concrets". En sachant toutefois, précise Villes de France, que les choses vont se faire par étape : une première phase centrée sur un nombre limité de villes en 2018 (Jacques Mézard parle de "choix de la première promotion des villes qui intégreront le plan") puis une "montée en charge" sur toute la durée du quinquennat. A Villes de France, on relève avec satisfaction que le dispositif devrait être conçu non pas sous forme d'un appel à projets mais d'une contractualisation. Le ministre a effectivement évoqué l'objectif de "proposer sur tous les territoires des outils contractuels, pilotés au plus près du terrain et dans lesquels nous arriverons à associer les collectivités et l'Etat dans la mise en oeuvre d'un même contrat".
Jacques Mézard a mis en avant trois "axes". Le premier concerne "l'offre de logements pour faire revenir des habitants en centre-ville", la principale mesure consistant à flécher 1,5 milliard d'euros d'Action logement sur "le portage d'opérations de restructurations d'immeubles ou d'ilots, le financement de déficits d'opérations".
Sans surprise, le deuxième axe porte sur le commerce de centre-ville. Là-dessus, a reconnu le ministre, plusieurs sujets sont encore en "débat", dont celui des moratoires sur les grandes surfaces.
Le troisième axe agrège en fait des actions diverses en matière d'innovation et de numérique : maisons de services au public (MSAP) en milieu urbain, déploiement du très haut débit…