Culture - Bibliothécaires et documentalistes : qui veut signer la "déclaration de Lyon" ?
L'Ifla (International Federation of Library Associations and Institutions - Fédération internationale des associations de bibliothèques et institutions) a tenu son 80e congrès à Lyon, du 16 au 22 août. A cette occasion, les congressistes ont adopté la "déclaration de Lyon". Ce texte s'inscrit dans le cadre de la négociation, au sein de l'Organisation des Nations Unies, sur de nouveaux objectifs du Millénaire pour le développement, qui devraient couvrir la période 2016-2030.
Le rôle essentiel des "médiateurs de l'information"
Le but est de veiller à la prise en compte, dans ces nouveaux objectifs, du droit à l'information, ce qui constituerait "une véritable transformation". En effet, selon la déclaration, "l'accès à l'information favorise le développement en permettant aux individus, et notamment aux populations les plus pauvres et les plus marginalisées" d'accéder à toute une série de possibilités : exercer pleinement leurs droits, acquérir et appliquer de nouvelles compétences, enrichir leur identité et leur expression culturelle, assurer la fiabilité, la transparence, la bonne gouvernance, la participation et l'émancipation...
Il s'agit en l'occurrence de prendre en compte la dimension multidimensionnelle de la pauvreté, dont la difficulté d'accès à l'information et à la culture est une composante essentielle. Dans ce contexte, la déclaration rappelle que "les médiateurs de l'information, tels que les bibliothèques, les archives, les organisations de la société civile (OSC), les responsables communautaires et les médias possèdent les compétences et les ressources nécessaires pour aider les gouvernements, les institutions et les individus à communiquer, organiser, structurer et comprendre les données essentielles pour le développement".
Assurer l'accès au patrimoine culturel et aux archives
Ceci peut se faire par différent canaux, et notamment "en protégeant et en assurant au public un accès permanent au patrimoine culturel, aux archives publiques et aux informations, grâce à la gestion des bibliothèques et des archives nationales et des autres institutions chargées de la conservation du patrimoine culturel", mais aussi "en organisant des formations et en permettant l'acquisition de compétences pour aider les gens à accéder aux informations et aux services les plus utiles et à en comprendre le fonctionnement". Autant de services qui correspondent parfaitement à ceux rendus par les bibliothèques, les centres de documents ou les archives.
Les signataires demandent donc "aux Etats membres des Nations Unies de reconnaître que l'accès à l'information et la capacité d'utiliser l'information de manière efficace constituent deux éléments essentiels du développement durable et de faire en sorte que cette reconnaissance soit prise en compte dans le programme de développement post-2015". Les organisations de bibliothécaires, documentalistes ou archivistes qui partagent la vision exprimée par la déclaration de Lyon sur l'accès à l'information et au développement sont invitées à se joindre aux signataires.