Archives

Avec ses cours Oasis, Paris veut rafraîchir écoles et collèges

Pour répondre au changement climatique, la ville de Paris a imaginé une transformation des cours de ses établissements scolaires. L'enjeu est de taille : pas moins de 73 hectares sont concernés dans la capitale.

Adapter les infrastructures scolaires pour répondre aux défis du XXIe siècle, à commencer par le défi climatique, c'est l'ambition de la mairie de Paris à travers le développement des "cours Oasis", un concept présenté le 22 novembre 2019 à l'occasion des Rencontres nationales des villes éducatrices, tenus à Orly (Val-de-Marne).

Pour la ville, il y avait "urgence" à intervenir dans les cours des écoles et collèges (Paris possédant la double compétence communale et départementale en matière d'éducation), et ce pour trois raisons. Tout d'abord, il s'agit, avec 73 hectares au total, d'un important réseau d'infrastructures. Ensuite, situées au cœur des quartiers, les écoles constituent des équipements de proximité. Enfin, ces cours d'école et de collèges étaient jusqu'à présent des équipements peu ombragés, imperméables, peu aménagés et peu naturels. Voilà comment est née l'idée de transformer les cours des établissements scolaires en "oasis", ou comme le dit la mairie de Paris, en "véritables îlots de fraîcheur de proximité".

Le projet municipal va donc prendre un à un les défauts des cours et les retourner. Comment ? En les équipant avec davantage d'eau, en aménageant le sol pour permettre une meilleure gestion de l’eau de pluie, en créant des zones ombragées, en multipliant les végétaux et les matières naturelles et, pour finir, en pensant de nouveaux usages (jeux, cours en extérieur, développement de la motricité, meilleur partage de l'espace, ouverture, etc.).

Calendrier spécifique

Le projet Oasis a été lauréat de l'appel à projets "Actions innovatrices urbaines" du Feder et bénéficie à ce titre du soutien de l’Union européenne. Pour le mettre en œuvre, la ville de Paris s'appuie sur un consortium de partenaires issus du monde de l'éducation mais aussi du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Paris.

Bien entendu, transformer une cour d'école, utilisée quotidiennement par les élèves, entraîne des contraintes particulières. C'est pourquoi un calendrier spécifique a été imaginé, qui s'étale sur une année complète. Au cours du premier été, un diagnostic technique est réalisé. À la rentrée suivante, et jusqu'en janvier, une démarche de coconception associant enfants et adultes des établissements est entreprise. De janvier à mars, a lieu la réalisation d'un plan-programme et le lancement des marchés de travaux. Ces derniers sont enfin réalisés durant l'été suivant.

Trois cours Oasis ont été transformées en 2018, vingt-huit l'ont été en 2019 et dix doivent l'être à l'été 2020. L'objectif de transformation de la totalité des cours des 656 établissements du premier degré et des 115 collèges publics de la capitale devrait être atteint à l'horizon 2040-2050.

Au-delà de la transformation, la ville de Paris a également pensé à l'utilisation au quotidien de ces nouveaux espaces. C'est ainsi qu'une charte d'utilisation a été élaborée. De même, des formations en jardinage ou en éducation par la nature sont proposées.

Enfin, l'évaluation n'a pas été oubliée. Des mesures de la qualité de l'air, de la biodiversité, du bruit, de la température ou de la rugosité du sol avant et après la transformation sont prévues. Elles serviront, le cas échéant, à l'ajustement du projet et au développement de nouvelles solutions.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis