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Transports - Autocars "Macron" : le régulateur maintient une ligne contestée en Aquitaine

Dans le premier avis qu'elle a rendu sur des liaisons par autocars issues de la libéralisation par la loi Macron, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) a validé une liaison par autocar entre Limoges et Brive-la-Gaillarde, contestée par la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, mais ne s'oppose pas à l'interdiction de deux liaisons entre Paris (porte Maillot) et l'aéroport de Beauvais-Tillé, a-t-elle annoncé mardi 23 février.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi Macron, le 6 août 2015, l'Arafer vérifie, en cas de saisine par une autorité organisatrice de transport (AOT), que l'ouverture de dessertes par autocar ne porte pas atteinte à l'équilibre économique des services publics conventionnés (TER, Intercités, autocars départementaux) sur les liaisons de moins de 100 km. Son avis est juridiquement contraignant, mais il est susceptible d'appel. La loi Macron a en revanche totalement libéralisé les liaisons de plus de 100 km.
Concernant la liaison Limoges-Brive-la-Gaillarde, l'Arafer, saisie par la région, a estimé que le projet déclaré par l'autocariste Flixbus France "ne portait pas une atteinte substantielle à l'équilibre économique des deux lignes TER concernées et, par conséquent, ne justifiait pas de mesure de restriction". En effet, elle juge que "même sous des hypothèses maximalistes, les deux allers et retours quotidiens prévus conduiraient à des reports de trafic dont l'impact financier serait limité en comparaison (...) du poids des subventions versées par l'autorité organisatrice pour assurer ce service public".
L'Arafer valide en revanche la demande du Syndicat mixte de l'aéroport de Beauvais-Tillé (SMABT) d'interdire deux liaisons proposées par FlixBus France et Frethelle entre la porte Maillot et l'aéroport de Beauvais-Tillé, l'une des principales bases en France de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair. Sur cette liaison, ce sont en effet les bénéfices de la ligne d'autocar qui compensent les pertes d'exploitation de l'aéroport. Le régulateur indique qu'au vu de l'équilibre financier global prévu dans le contrat de concession conclu en 2008 par le SMABT, "les deux liaisons déclarées, en se substituant même partiellement à la ligne conventionnée existante, menaceraient la poursuite de l'exécution du contrat d'exploitation de la plateforme aéroportuaire". Dans son avis, l'Arafer précise cependant ne pas avoir compétence pour se prononcer sur la "régularité du contrat de concession".
Interrogé par l'AFP, le directeur général de FlixBus France, Pierre Gourdain, a regretté cette décision tout en annonçant qu'il allait déposer une nouvelle demande de liaison Paris-Beauvais, qui partira d'une gare routière "moins frontalement en concurrence" avec celle de la porte Maillot. "Si vous voulez aller au bout de la 'macronisation' de l'économie, il faut que cette ligne s'ouvre. Cela crée des emplois, du volume pour l'aéroport et cela donne aux passagers de l'aéroport de Beauvais une option accessible", a-t-il déclaré. Actuellement, un billet d'autocar Paris-Beauvais est vendu 16 euros sur internet et 17 euros au guichet. FlixBus pourrait quant à lui proposer des billets à partir de 8 euros. "Le modèle de l'aéroport de Beauvais n'est pas celui d'un aéroport avec une ligne de bus mais d'une ligne de bus qui a son aéroport. Ils se sont créés cette dépendance à l'autocar mais il y a plein d'aéroports qui fonctionnent sans ligne de bus et c'est anormal de payer moins cher pour aller à Dijon qu'à Beauvais", a-t-il souligné.
A ce jour, 72 déclarations de liaisons par autocar ont été effectuées sans donner lieu à saisine, tandis que 28 autres ont fait l'objet d'une saisine. 25 sont encore à l'étude.
 

 

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