Attractivité : Comm’une opportunité lance une offre gratuite pour les communes de moins de 2.000 habitants

"À saisir : opportunité d’exploiter un bar-restauration rapide avec vente de produits locaux situé dans la Vienne." Grâce à cette annonce publiée sur la plateforme Comm’une opportunité, le maire de Genouillé, un village de 500 habitants appartenant à la communauté de communes du Civraisien en Poitou, espère trouver à l’automne 2025 un gérant pour l’espace multi-activités qu’il rénove. "Nous n’avons plus de commerce. Les deux derniers étaient un coiffeur et un bar. C’est aujourd’hui crucial d’en créer un nouveau pour l’animation du village", explique le maire, Jean-Guy Valette.

C’est dans le but de contribuer à la revitalisation des territoires ruraux que trois associés ont créé en 2019 la plateforme Comm’une opportunité. Les communes, qu’elles soient rurales ou urbaines, peuvent y présenter leurs projets, attirer des talents ou développer des initiatives économiques locales. "Plus de 300 collectivités ont déjà été accompagnées dans leurs recherches de candidats et nous avons favorisé 700 mises en relation", indique Alexandre Salaün, l’un des trois cofondateurs qui est aujourd’hui président de la plateforme.

Offre "Villages"

Depuis décembre 2024, Comm’une opportunité propose une nouvelle offre gratuite, destinée aux communes de moins de 2.000 habitants. C’est cette offre "Villages" qui a été proposée au maire de Genouillé. "Elle nous a permis de rédiger notre annonce et d’accéder au catalogue des projets", précise Jean-Guy Valette. Pour les communes plus grandes, des packs "Villages" de plus de 2.000 habitants, "Petites Villes", "Villes" de plus de 10.000 habitants et EPCI sont proposés pour un prix variant de 500 euros HT à 18.500 euros HT. 

Ces offres payantes donnent la possibilité de publier entre dix et un nombre illimité d’annonces pour les collectivités les plus importantes. Les offres payantes permettent également d’obtenir une aide à la rédaction des annonces et des pages de présentation du territoire, ainsi qu’à des points de suivi vidéo. Sur devis, les communes peuvent bénéficier d’un coaching et suivi des annonces, d’un sourcing des candidats et d’une organisation d’un évènement destiné aux porteurs de projets avec le territoire.

Une opportunité à deux entrées

La plateforme Comm’une opportunité est à deux entrées : d’un côté, les communes souvent rurales qui recherchent un médecin, un pharmacien ou qui veulent maintenir leur école en attirant de nouvelles familles, et de l’autre, les candidats souhaitant quitter les grandes villes et aspirant à un cadre de vie plus serein ou à un métier davantage porteur de sens.

C’est ce qui a conduit Julie Couture, médecin généraliste, à s’inscrire sur la plateforme il y a quatre ans. "J’ai appris son existence en lisant le journal et j’ai été séduite par l’aspect militant de cette plateforme qui veut soutenir les campagnes. Cela faisait dix ans que j’étais associée au sein d’un cabinet du côté de Soissons dans l’Aisne et j’avais besoin d’un changement professionnel", raconte-t-elle. Sa mobilité géographique ne s’est donc pas faite de la ville vers la campagne mais d’un village de 600 habitants vers une petite ville située à la campagne. "Avec mon mari et nos six enfants, nous avions un cahier des charges précis : trouver chacun un emploi, rester à la campagne et s’installer près d’un lycée."

Dérouler le tapis rouge aux porteurs de projets

C’est donc une famille qui a répondu à l’annonce du maire de Barenton (1.500 habitants) dans la Manche à la recherche d’un médecin généraliste. N’en n’ayant plus depuis deux ans, cette commune a déroulé le tapis rouge à Julie Couture : pas de loyer pour le cabinet pendant un an, un cabinet et une salle d’attente équipés. La mairie avait également prévu la mise à disposition gratuite d’un logement pendant six mois pour le nouveau généraliste qui a décliné l’offre. "Sur le territoire du Mortainais, le nombre de médecins est passé de quatorze à six. Nous devons faire des efforts pour les attirer et les fidéliser", explique le maire de Barenton, Stéphane Lelièvre.

À écouter Julie Couture, ce n’est pas ce qui l’a décidée à s’installer à Barenton. "En répondant à l’annonce, je ne savais pas que certaines communes proposaient des avantages aux médecins candidats pour s’implanter en zone rurale. Pas de loyer pendant un an, c’est un plus appréciable certes mais c’est surtout le dynamisme de la commune et le bon contact avec le maire qui nous ont décidés à rester", dit-elle. Et la mobilité géographique est une réussite familiale puisque le conjoint de Julie Couture a trouvé un poste d’enseignant au lycée agricole.