Après avoir obtenu la revalorisation de la prime de feu, les sapeurs-pompiers cessent leur grève
Après plusieurs mois de grève ponctués par plusieurs manifestations – dont une mardi 28 janvier, qui s’est conclue par des scènes de violence condamnées par les représentants de la profession –, le ministre de l’Intérieur a répondu à plusieurs attentes des sapeurs-pompiers professionnels, en annonçant notamment la prochaine revalorisation de leur prime de feu. De son côté, la FNSPF appelle une nouvelle fois les autorités à ne pas laisser de côté les sapeurs-pompiers volontaires.
"Sept mois de mobilisation et enfin des avancées concrètes", se félicite l’intersyndicale des sapeurs-pompiers professionnels, dans un communiqué de presse du 28 janvier. Au regard des avancées promises par le ministre de l’Intérieur lors d'une réunion le jour même, l’intersyndicale a décidé de suspendre le préavis de grève à compter du 1er février (grève qu’elle avait décidé de reconduire au début de l’année). Dans un courrier adressé à l'intersyndicale, le ministre de l’Intérieur s’est engagé :
- à revaloriser de 6 points l’indemnité de feu des sapeurs-pompiers professionnels prévue par le décret n° 90-850 pour atteindre le taux 25% du traitement soumis à retenue pour pension (contre 19% aujourd’hui et 28% revendiqués par les syndicats) ;
- dans le cadre du nouveau système "universel" de retraite, sur l’assurance d’un âge légal de départ anticipé et dérogatoire du droit commun, l’application de la portabilité des droits à départ anticipé dès lors qu’une condition de durée d’exercice effectif des missions est satisfaite et le remplacement de la bonification dite du cinquième par une surcotisation de l’employeur pour garantir le niveau moyen des pensions ;
- au lancement d’une étude épidémiologique, conduite par la CNRAL, sur les risques liés aux fumées, mis en relief notamment par l’accident de Lubrizol – risque qui devrait en outre être pris en compte pour faire évoluer doctrine d’emploi et équipements de protection individuels ;
- à la mise en œuvre d’un plan global de prévention et de lutte contre les agressions, dont il entend valider le contenu avant la fin de l’année, et la création d’ici le 30 juin d’un observatoire national (auquel les organisations syndicales seront associées), tous deux par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.
Dans son courrier, le ministre souligne aussi "la baisse sensible" de l’activité de secours d’urgence aux personnes comme le montrent les premières statistiques du second semestre 2019, y voyant "l’effet des premières mesures prises" en la matière avec le ministre des solidarités et de la santé. Sans emporter toutefois la conviction sur ce dernier point de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui reste "en attente d’un arbitrage déterminant pour séparer l’urgent, par le biais du 112 désigné comme numéro unique d’appel d’urgence, du non urgent, lui assuré par le 116117, comme numéro d’accès aux soins". La fédération a de même insisté sur la nécessité "de rendre enfin possible la valorisation de l’engagement des sapeurs-pompiers volontaires en matière de retraite".
Ces annonces ont été formulées par le ministre au moment où plusieurs milliers de pompiers manifestaient dans Paris pour faire valoir leurs revendications. Cette manifestation a donné lieu à des affrontements avec la police. Des scènes que la FNSPF "condamne fermement" dans un communiqué du 29 janvier.