Apprécié des Français les plus modestes, le camping est fragilisé

"Championne du tourisme social", l'hôtellerie de plein-air a vécu une saison 2024 satisfaisante mais fait face à une lente érosion du nombre de terrains de camping. C'est ce qui ressort des éléments communiqués par la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein-air (FNHPA) dans un dossier de presse mis en ligne le 9 avril.

Avec près de 141,18 millions de nuitées entre avril et septembre 2024, soit une baisse de 0,35% par rapport à 2023, les campings "restent le principal moteur de la fréquentation estivale", pointe la FNHPA. À titre de comparaison, les hôtels ont enregistré 121.602 nuitées sur la même période (-3,5%).

Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie en tête

La Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie conservent leur place en tête des régions les plus fréquentées pour le camping, avec respectivement 29,9 millions et 28,8 millions de nuitées. La FNHPA note qu'avec la tenue des Jeux olympiques 2024, les campings d'Île-de-France "ont été victimes du traditionnel effet d'évitement qui entoure les grands événements", en l'occurrence, une fréquentation en baisse de 8,8%.

Malgré un recul de 1%, le littoral reste très prisé et a totalisé plus de la moitié des nuitées en camping entre mai et août 2024. Les massifs montagneux "confirment leur attractivité", avec une nouvelle hausse de fréquentation (+5,3%). Quant aux territoires ruraux, ils enregistrent une légère augmentation (+1%). 

Près d'un camping sur cinq a disparu depuis 2000

Ce bilan globalement positif de la dernière saison ne cache toutefois pas la "période de fragilisation préoccupante" que connaît l'hôtellerie de plein-air. La France a perdu 18% de ses campings depuis 2000, passant de plus de 9.000 à 7.400 terrains aménagés. Un phénomène qui ne touche pas les autres pays européens et qui, pour la FNHPA, s'explique par "des contraintes environnementales, climatiques et réglementaires qui bloquent toute création de nouveaux établissements et limitent la capacité des campings à s'adapter aux évolutions du marché".

Face à cet "enjeu majeur", la fédération mène des actions "pour enrayer cette tendance et préserver les lits touristiques". Dès juin 2024, un appel à projets était lancé avec la Banque des Territoires – qui met à disposition une enveloppe d'un million d'euros sur deux ans – pour sauvegarder et moderniser des petits campings de moins de 70 emplacements.

Une clientèle populaire

La fragilisation de ce secteur est d'autant plus dommageable que "le camping reste majoritairement fréquenté par une clientèle populaire et constitue un mode d'hébergement très prisé avec un rapport qualité-prix imbattable", écrit la FNHPA. Selon un sondage de l'Ifop révélé par la fédération, 79% des Français ont une bonne image du camping et autant estiment qu'il permet aux personnes en difficultés financières de partir en vacances malgré tout.

In fine, pour la FNHPA, "le camping joue un rôle-clef dans le développement du tourisme social en facilitant le départ en vacances grâce à des offres tout compris, accessibles et faciles à réserver, offrant un confort proche de celui du domicile". Il contribue donc à "démocratiser l'accès aux vacances et à favoriser une première expérience de voyage pour de nombreux Français".

Pour lever les différents freins au départ en vacances, la fédération travaille d'ailleurs avec le ministère de l'Éducation nationale au développement de séjours collectifs de mineurs (colonies de vacances, centres de loisirs et classes vertes) avec pour objectif "d'augmenter très significativement le nombre de mini-camps pendant les vacances scolaires ou sur le temps scolaire". Elle a pour cela élaboré une charte de qualité et de sécurité, et entend travailler en étroite collaboration avec les autorités locales.