Animateurs périscolaires : des pistes pour endiguer la pénurie

Lors d'une rencontre avec des élus franciliens, l'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales a dressé un constat alarmant sur le recrutement dans l'animation périscolaire. Elle a également avancé des pistes pour former les jeunes et fidéliser les agents.

Les collectivités territoriales manquent cruellement d'animateurs périscolaires. Le constat n'est pas nouveau mais les soucis de recrutement de ce secteur se sont aggravés avec la crise sanitaire. Durant l'année scolaire 2021-2022, quelque 50.000 postes sont restés non pourvus, soit 10% des effectifs. Pour trouver des solutions, la commission de l'éducation de l'Amif (Association des maires d'Île-de-France) a invité le 26 septembre 2022 Rozenn Merrien, présidente de l’Andev (Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales), et Blandine Soulerin, directrice de l'éducation de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et adhérente de l'Andev.

Si elle reconnaît les effets de la crise sanitaire sur le recrutement des animateurs périscolaires, Rozenn Merrien a souligné que les difficultés du secteur étaient avant tout "structurelles" et touchaient l’ensemble du territoire national, rural, périurbain ou urbain. De son côté, Blandine Soulerin a fait état d'une enquête éclair réalisée auprès des adhérents franciliens de l'Andev révélant une diminution des candidatures et une baisse du niveau de diplôme des candidats. Le questionnaire a aussi fait remonter des problématiques liées à la fiabilité des agents (assiduité, présence, respect de consignes de base), à l’absentéisme, à l’augmentation des effectifs d'enfants, au respect des quotas personnels qualifiés/non-qualifiés et à l’accompagnement adapté des enfants en situation de handicap.

Pour Rozenn Merrien, malgré les avancées issues des Assises de l’éducation de 2019 et les 53 millions d’euros du plan Mercredi, la situation s’est donc détériorée avec une vacance des postes à pourvoir de l’ordre de 20 à 30% en moyenne.

Optimiser les plannings, financer les formations

Heureusement pour les élus franciliens, les représentantes de l'Andev sont venues avec des solutions. Selon l'association, le premier axe d'amélioration porte sur l’optimisation des plannings des animateurs et leur mise à disposition sur plusieurs sites. À ce sujet, un élu de Vanves (Hauts-de-Seine) a indiqué que six heures de réunion hebdomadaires avaient été instaurées dans sa commune, notamment pour préparer les périodes de vacances, de façon à procurer, en plus du mercredi, quatre journées quasi-complètes aux animateurs.

Ensuite, il s'agit d'encourager le financement par les collectivités des formations qualifiantes et diplômantes de type Bafa, BAFD ou BPJeps. Sur ce thème, Rozenn Merrien a relaté l’expérience de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui, en lien avec un centre de formation, propose des stages et tente de fidéliser ses futurs animateurs.

Autre solution volontariste : la stabilisation des équipes en luttant contre la précarisation – alors que le temps de travail des animateurs est morcelé et que leurs revenus avoisinent le Smic – et en offrant des perspectives de carrière.

Parmi les autres pistes, on relève encore la mutualisation d'emploi des assistants d’élèves en situation de handicap (AESH), mais aussi les passerelles existantes avec les métiers de la médiation culturelle ou d’éducateur sportif, bien que ces solutions soulèvent à leur tour des problèmes de disponibilité et de niveaux de rémunération.

La pénurie d'animateurs périscolaires va perdurer dans un proche avenir, ne serait-ce qu'en raison des bénéfices différés de la création, en 2020, du baccalauréat professionnel "animation-enfance et personnes âgées", mais des solutions sont d'ores et déjà sur la table. La mise en place effective du comité de filière "animation" fin septembre, auquel l'Andev participe, permettra d'en approfondir la faisabilité.