Environnement - Angers, Nantes et Limoges, grandes villes les plus vertes de France
Angers, Nantes et Limoges sont les villes les plus vertes de France selon le premier palmarès établi par l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep), publié ce 19 février. L'organisation professionnelle a sollicité les 50 plus grandes villes de France, soit des agglomérations dépassant les 85.000 habitants, et traité plus de 1.500 données – données publiques et questionnaires déclaratifs remplis par les services "Espaces verts" des villes concernées. Pour déterminer le classement, elle a établi cinq grands critères de notation : l'importance du patrimoine vert accessible au public, les efforts d'investissement de la commune en faveur du développement du végétal, la préservation de la biodiversité, la gestion des déchets verts et la promotion des parcs, jardins et espaces naturels en vue de dynamiser la vie locale ou d'attirer des touristes. Ces critères ont été évalués à l'aune de 25 indicateurs tels que la surface d'espaces verts, la part du budget communal dédiée aux aménagements paysagers, l'existence d'un plan biodiversité à l'échelle de la ville, l'incitation au compost auprès des particuliers, etc. Parmi ces indicateurs, ceux ayant eu la plus grosse pondération pour le palmarès sont la surface d'espaces verts, le taux d'investissement pour la création d'espaces verts, le budget total espaces verts et la note "villes et villages fleuris". Pour corriger les effets d'échelle, la population et la superficie de chaque ville ont été prises en compte.
Angers championne de l'investissement vert
Dans le palmarès, la France apparaît coupée en deux avec huit des dix premières villes appartenant à la moitié nord : Angers, Nantes, Limoges, Lyon, Metz, Brest, Amiens, Reims, Nancy et Strasbourg.
La lauréate, Angers, apparaît comme celle consacrant la part la plus importante du budget à la création de nouveaux espaces verts : 5%, soit quatre fois plus que la moyenne nationale. Les Angevins sont aussi parmi les citadins les mieux lotis de France en superficie d'espaces verts par habitant (51 m2, soit 20 m2 de plus que la moyenne des villes). La ville assure aussi la promotion du "zéro pesticide" auprès des particuliers et elle est également pionnière de l'"éco-pâturage" – elle a choisi d'installer des vaches highland cattle et des baudets pour entretenir ses espaces verts. Autre point fort : sa politique de déchets verts (système de prêt de composteurs à titre gracieux aux particuliers, utilisation de paillages écologiques, de la technique "végéterre", chaufferie bois).
Nantes se distingue, quant à elle, par son patrimoine vert (elle dispose notamment de 133 arbres remarquables) qui lui a valu le titre de "capitale verte européenne 2013" mais aussi par sa politique en matière de biodiversité avec 12 hectares de zones humides, un inventaire annuel de la faune et de la flore et l'investissement consacré à ses espaces verts (98 euros par habitant et par an, soit le double des autres grandes villes). Avec 34 m2 par habitant, ses 1.000 hectares de parcs et jardins couvrent 16% de la surface de la ville, un record pour une métropole de cette taille.
Troisième du classement, Limoges consacre 100 euros par habitant et par an à ses espaces verts dont 25% pour la création ou l'aménagement de nouveaux espaces - en trente ans, 200 nouveaux hectares d'espaces verts ont ainsi été aménagés. Chaque Limougeaud dispose de 52 m2 de verdure et les espaces verts représentent près de 10% de la surface de la ville. Limoges est aussi la ville de ce palmarès comptant le plus d'arbres classés (365). Elle investit également beaucoup dans des zones de loisirs vertes aux portes de quartiers populaires et a mis en place un dispositif d'incitation des particuliers à la végétalisation des façades. Elle mène aussi beaucoup d'actions pour informer et mobiliser les habitants sur l'importance du patrimoine végétal (ateliers pédagogiques, foire aux plantes, Fête du printemps, etc.).
Sur le seul critère du patrimoine vert - qui ne se limite pas aux parcs et jardins mais prend en compte les arbres classés, les toitures végétales, les trames vertes - Angers arrive en tête, suivie de Limoges, Brest, Dijon et Caen. Si l'on se réfère uniquement à l'investissement en faveur du végétal (rapporté au nombre d'habitants), Angers arrive encore en tête devant Lyon, Strasbourg, Limoges et Villeurbanne. "L'effort d'investissement pour créer de nouveaux espaces verts ou réaménager l'existant varie d'un facteur x50 selon les villes", souligne l'Unep. Mais un faible investissement peut être lié à des aménagements déjà bien présents et du coup à des budgets davantage liés à l'entretien, comme Nantes, Rennes, Metz, tempère-t-elle. Certaines villes innovent pour créer du vert dans un contexte de forte densité urbaine, insiste également l'Unep, avec par exemple à Lille une prime pour les toitures végétales, un encouragement à réaliser des murs végétaux à Rennes, et un grand programme de toitures végétales à Marseille, qui affiche plus d'un hectare installé à ce jour.
Bordeaux en tête pour la biodiversité, Brest pour la gestion des déchets verts
Marseille arrive aussi à la 3e place pour la biodiversité, derrière Bordeaux et Angers. Elle est suivie de Nancy et Metz. Une politique de biodiversité peut notamment comprendre des ruches urbaines, des pigeonniers, de l'éco-paturage, la réduction de pesticides, etc.
Sur la gestion des déchets verts, Brest, Paris et Metz affichent la politique de tri la plus poussée, devant Nancy et Rennes, selon l'Unep. En matière de promotion des espaces verts, Angers arrive une nouvelle fois en tête, suivie de Nantes, Reims, Nancy et Créteil.
Au final, l'enquête fait aussi apparaître plusieurs chiffres intéressants. Ainsi, chaque grande ville investit en moyenne chaque année 5 millions d'euros dans la création et l'aménagement de nouveaux espaces verts. La superficie moyenne d'espaces verts par habitant dans ces agglomérations est de 31 m2. Le budget moyen par habitant consacré aux espaces verts (création et entretien) est de 47 euros. La surface moyenne d'espaces verts urbains dans les grandes villes est de 540 hectares et le nombre moyen d'arbres par habitant est de 0,2.