Alpes-Maritimes : après la dépression Aline, Christophe Béchu avance le prochain conseil de la reconstruction post-Alex
"Aline n'était pas Alex mais Aline a ravivé les blessures d'Alex et insisté sur certaines plaies", a relevé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en visite ce 23 octobre à Saint-Martin-Vésubie, commune des Alpes-Maritimes dévastée par la tempête Alex en 2020 et de nouveau touchée par la dépression Aline ce 20 octobre.
Vendredi, le débit de la Vésubie a bondi de 60 à 200 m3/seconde et submergé deux ponts provisoires, emportant des pans de chaussée et coupant les accès au village de Venanson (170 habitants), et à plusieurs centaines d'habitations de Saint-Martin-Vésubie. En revanche, aucune victime n'est à déplorer, contrairement aux dix morts et huit disparus d'Alex, et ce en partie grâce aux mesures préventives : écoles et lieux publics fermés, habitations dangereuses évacuées, secours prépositionnés...
"Malheureusement, les conditions pour que cela recommence sont réunies. Le dérèglement climatique fait craindre d'autres épisodes, plus fréquents. On ne peut pas dire que le pire est derrière nous", a prévenu Christophe Béchu. Pourtant, les efforts de reconstruction depuis trois ans ont porté leurs fruits : "Environ 80% de ce qui était prévu a été réalisé, et là où cela a été fait, quasiment tout a tenu", a-t-il relevé. Mais certains chantiers n'ont pas encore débuté, comme le pont définitif menant à Venanson. D'où la colère des habitants, exprimée par la maire du village, Loetitia Loré : "Est-ce qu'on peut rester vivre ici ? Il est hors de question qu'on attende encore trois ans pour avoir des structures définitives."
Pour "donner de la visibilité", le ministre a annoncé qu'il tiendrait dès fin novembre le prochain conseil de la reconstruction, prévu normalement début 2024, et a demandé au préfet de lister les blocages. Les procédures mises en place au lendemain de la tempête Alex "n'ont pas été efficaces jusqu'au bout. Il faut se remettre en mode urgence", a-t-il insisté.
Dimanche, la préfecture a réquisitionné cinq entreprises locales de BTP et lundi, pelleteuses et engins de travaux s'affairaient pour déblayer le lit de la rivière et renforcer les abords des deux ponts provisoires, qui devraient être praticables dans les prochains jours.
Mais pour les travaux définitifs, le président de la métropole Nice-Côte d'Azur, Christian Estrosi, a pointé du doigt la lourdeur des procédures réglementaires, en particulier celles liées à l'environnement. "On est pour les bestioles dans les cours d'eau, mais il faut privilégier les populations", a insisté Gérard Manfredi, maire de Roquebillière, une commune de la métropole.