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Culture - Aix-en-Provence multiplie les équipements culturels de haut niveau

Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pourrait bien mériter le titre de capitale culturelle si l'on en juge par le renouvellement de ses équipements. En octobre 2006, la ville inaugurait le Pavillon noir - à l'architecture audacieuse -, qui abrite désormais le Centre chorégraphique national Angelin Preljocaj. Nouvel événement le 22 juin 2007, avec la réouverture définitive, dans ses locaux du palais de Malte, du prestigieux musée Granet, l'un des plus riches de province avec un fonds d'environ 12.000 oeuvres, dont 9 Cézanne placés en dépôt par l'Etat. Le nouvel établissement, dont les travaux de rénovation ont débuté en 2001, devrait connaître une importante fréquentation. L'exposition temporaire organisée en 2006 sur le thème "Cézanne en Provence", alors que les travaux étaient encore loin d'être achevés, avait en effet déjà réuni 450.000 visiteurs.
Mais le clou de cette année exceptionnelle sera sans conteste le Grand Théâtre de Provence (GTP), qui sera inauguré le 30 juin avec une représentation de La Walkyrie de Richard Wagner, donnée dans le cadre du Festival d'Aix-en-Provence. Pilotée par la communauté d'agglomération du pays d'Aix (CPA), cette réalisation toute en courbes, confiée à l'architecte italien Vittorio Gregotti, représente un investissement conséquent de 41,7 millions d'euros, dont 33,08 millions pour les seuls travaux de construction. Elle a été financée principalement par la CPA, l'Etat (7 millions d'euros) et la région Paca (2,74 millions). Situé entre la ville moderne et le centre historique, le GTP offre une salle de 1.350 places, dont 950 en parterre, et offre une visibilité exceptionnelle. Le chantier de ce bâtiment - qui bénéficie par ailleurs du label "haute qualité environnementale" (HQE) - a connu divers aléas. La salle a ainsi dû être construite sur ressorts pour absorber les vibrations d'une voie ferrée voisine. Les fouilles préalables menées dans le cadre de l'archéologie préventive ont révélé un gisement d'oeufs et d'os de dinosaures, entraînant un surcoût de 700.000 euros. Le GTP aura une double vocation. Durant l'été, il sera mis à la disposition du festival international d'art lyrique, qui pourra ainsi étoffer sa programmation. Le reste de l'année, il accueillera des concerts et des spectacles de danse, dans le souci de la "pluridisciplinarité artistique" prévue par son cahier des charges.
Revers de la médaille de cette accumulation d'équipements de haut niveau : Aix-en-Provence, fière de son offre culturelle, a refusé, en décembre dernier, de se joindre à la candidature de Marseille au titre de capitale européenne de la culture 2013.

 

Jean-Noël Escudié / PCA