Développement durable - Air, eau, sols, déchets... : parution des dix indicateurs clés de l'environnement
Le service de l'observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable vient de publier l'édition 2009 des dix indicateurs clés de l'environnement en France. On y trouve à la fois des données globales et sectorielles. Parmi les indicateurs globaux : les dépenses de protection de l'environnement, qui s'élèvent à 36,2 milliards d'euros en 2006 (2% du PIB), les deux tiers étant consacrés à la gestion des eaux usées et des déchets.
Certains indicateurs traduisent des améliorations : c'est le cas de la qualité de l'air dans les villes, surtout grâce à la baisse des concentrations en dioxyde de soufre et dans une moindre mesure en dioxyde d'azote. Les émissions de gaz à effet de serre ont globalement diminué de 5,6% entre 1990 et 2007, grâce à la baisse des émissions industrielles et agricoles car pendant cette période les émissions des transports ont augmenté de 19% et celles du résidentiel-tertiaire de 6%. Après deux décennies de détérioration, la qualité des cours d'eau vis-à-vis des nitrates est relativement stable depuis 1990, la moitié environ des points de mesure étant classée en bonne ou très bonne qualité.
Parmi les chiffres plus préoccupants, à l'heure où l'on souhaite donner la priorité à la prévention de la production de déchets : l'augmentation des quantités de déchets collectés par les municipalités, passées de 28 millions de tonnes en 1995 à 34 millions de tonnes en 2006. Les quantités d'encombrants et de déchets verts acheminés en déchetteries ont été multipliées par trois au cours de cette période et le poids des emballages collectés en porte à porte ou en apport volontaire a doublé. Mais celui des ordures collectées "en mélange" est restée stable.
Autres facteurs inquiétants : le développement des surfaces articificialisées (5% du territoire en 2006), qui se fait surtout au détriment des terres agricoles, et l'érosion de la biodiversité. Ainsi, les populations d'oiseaux communs s'affaiblissent depuis vingt ans : les 65 espèces suivies ont diminué de 18%. Pour les espèces agricoles, sensibles à la dégradation des habitats, la baisse est de 28%. Le déclin est également marqué pour les espèces des milieux bâtis (-27%) et forestiers (-18%) tandis que les espèces généralistes s'adaptent mieux et progressent (+10%).
Anne Lenormand