Accidentalité routière : 2021, année noire pour les cyclistes
Le nombre de cyclistes morts dans des accidents de la route en France métropolitaine a bondi de 21% en 2021 par rapport à 2019 avant la pandémie, mais le nombre global de tués est en baisse de 9%, a indiqué ce 31 janvier la Sécurité routière dans son bilan annuel encore provisoire.
Un total de 2.947 personnes ont perdu la vie en 2021 sur les routes de métropole, selon le bilan annuel de l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) publié ce 31 janvier. En 2020, 2.541 personnes étaient décédées dans un accident de la route, ce qui correspondait au plus bas niveau depuis 1924, sous l'effet de la réduction de la circulation causée par la crise sanitaire.
Dans ce bilan encore provisoire - les chiffres définitifs seront publiés fin mai 2022 -, l'ONISR souligne que le couvre-feu instauré en 2021 et la fermeture des discothèques au premier semestre et en décembre "ont pu limiter les déplacements notamment festifs de nuit". Le télétravail a également pu "influer sur l'exposition au risque".
Avec 1.411 tués, la mortalité routière est en baisse pour les automobilistes, pour les utilisateurs de deux-roues motorisés (670 décès) et pour les piétons (416 morts). Le nombre d'accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre (53 620) est également en diminution par rapport à 2019, année de référence avant la crise sanitaire (-4%), de même que celui des blessés (67 141, soit - 5%).
Vulnérabilité des cyclistes
Cependant, "le trafic routier semble avoir retrouvé en 2021 un niveau proche de celui d'avant crise", selon l'ONISR. Et, pour la première fois depuis vingt ans, le nombre de cyclistes tués a dépassé les 200, dans un contexte de hausse de la pratique du vélo (+31% en zone urbaine et +14% en milieu rural par rapport à 2019, selon des chiffres publiés début janvier par Vélos & Territoires). Au total, 226 cyclistes ont trouvé la mort sur les routes en 2021, soit 39 de plus qu'en 2019 et 48 de plus qu'en 2020.
"Cette hausse est davantage marquée hors agglomération (+35% en 2021 par rapport à deux ans auparavant) où les vitesses élevées des usagers motorisés rendent les cyclistes d'autant plus vulnérables", note l'ONISR, même si elle augmente aussi en agglomération (+8% par rapport à 2019).
Signe d'une évolution des modes de transport, notamment à Paris et dans les grandes villes : la mortalité des utilisateurs d'engins de déplacement personnels motorisés (EDPM) comme les trottinettes électriques est en forte hausse, avec 22 décès enregistrés l'an dernier, contre 10 en 2019 et sept en 2020.
Baisse de la mortalité moins marquée selon les réseaux routiers
Si la baisse la mortalité routière concerne tous les réseaux, "elle est cependant moins marquée sur autoroutes et en agglomération, et plus marquée hors agglomération", relève l'ONISR. Sur un total de 1.732 personnes décédées sur les routes hors agglomération et hors autoroutes, 655 ont été tuées dans les 38 départements ayant relevé la vitesse maximale autorisée (VMA) à 90km/h sur tout ou partie du réseau (soit un bilan stable par rapport à 2019) et 1.077 dans les 57 départements n’ayant pas modifié la VMA (-16,4% de victimes par rapport à 2019).
Dans les territoires ultramarins, 296 personnes sont mortes sur les routes, un bilan en hausse de 8% par rapport à 2019. Dans le détail, 182 personnes ont été tuées dans les départements d'outre-mer et 92 dans les collectivités d'outre-mer et en Nouvelle-Calédonie.