Social - Accès au logement des sans-abri : un "défaut massif d'anticipation", des situations indignes, déplore la Fnars
Alors que son dernier baromètre 115 nous démontre (voir ci-contre), s'il en était besoin, que l'hiver et l'urgence d'une mise à l'abri sont bien là pour les personnes sans domicile fixe - avec une hausse de 30% des propositions d'hébergement en décembre 2014 par rapport au mois précédent -, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) tenait ce jeudi 15 janvier ses Assises pour l'accès au logement des sans-abri. Avec un objectif : en appeler à une "responsabilité collective" et "interpeler le gouvernement" pour enfin "sortir de l'urgence" et de la "gestion au thermomètre" de l'hébergement des personnes sans abri et permettre à ces dernières d'accéder à des solutions pérennes de logement.
Si "une bonne réactivité" a pu être constatée au moment de la chute des températures à la fin de l'année dernière, les conditions dans lesquelles s'effectuent ces mises à l'abri "ne sont pas satisfaisantes", a constaté Louis Gallois. Pour le président de la Fnars, c'est, globalement, "plutôt une certaine dégradation que nous constatons", avec notamment un "défaut massif d'anticipation". C'est ce que révèle une enquête (à télécharger ci-contre) conduite par la Fnars dans 18 départements et intitulée "Sortie de la gestion saisonnière, où en est-on sur les territoires ? 2015, un hiver différent des hivers passés ?" : peu d'anticipation, mais aussi toujours peu de coordination entre les acteurs, et une mise à l'abri qui se fait massivement dans des hôtels, des gymnases ou autres structures collectives. "Un long chemin reste à faire pour engager la transition sur les territoires", a constaté Laura Charrier, chargée de mission à la Fnars, qui présentait les résultats de cette enquête.
"Nous ne pouvons plus accueillir les gens dans des situations qui seraient indignes", a martelé Louis Gallois. Pour interpeler le gouvernement sur la nécessité de "sortir de l'urgence", la Fnars présentait ce 15 janvier devant 450 personnes un "Pacte pour l'accès au logement des personnes sans abri" détaillant les responsabilités de chacun : Etat, collectivités locales, acteurs du logement et associations. Sylvia Pinel, ministre du Logement, devait s'exprimer en fin de journée.