Insertion - 800 Rmistes du Rhône vendangent tout en conservant leur allocation
En dépit du mécanisme de l'intéressement, la crainte de perdre tout ou partie du bénéfice du RMI constitue souvent un frein à l'acceptation d'un emploi temporaire. Dans le même temps, les viticulteurs éprouvent des difficultés croissantes à recruter des vendangeurs. Ce constat a conduit le département du Rhône à renouveler, sur une grande échelle, une expérience tentée en 2005. Celle-ci consiste à inciter 800 bénéficiaires du RMI à participer aux vendanges. Ceux-ci iront rejoindre les rangs des 50.000 vendangeurs professionnels ou épisodiques qui interviennent dans les vignobles du Rhône. Pour convaincre les intéressés de participer à l'opération, le département, qui finance désormais l'allocation, met en place une double incitation. D'une part, il organise un service de transport aller-retour au départ de Lyon, moyennant une participation forfaitaire de 10 euros. D'autre part, le département autorise un cumul intégral du RMI et de la rémunération versée par les viticulteurs. Environ 80% des vendangeurs se voient en outre proposer le gîte et le couvert par les viticulteurs. Le salaire journalier étant de 52 euros selon les tarifs en usage dans la profession, cette possibilité de cumul peut permettre à un bénéficiaire du RMI de tripler ses revenus durant le mois des vendanges. Pour le département, l'intérêt est aussi de replacer les allocataires en situation d'emploi, dans un cadre professionnel ordinaire.
Cette opération est menée en partenariat avec l'ANPE et l'Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais. Elle associe également la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), les missions locales de Lyon et de Villefranche, ainsi que les services de l'Etat.
Jean-Noël Escudié / PCA
