Recherche - 400 millions d'euros pour favoriser l'innovation dans les transports terrestres
Le Carrefour de la recherche transport, qui se déroule du 5 au 7 mai à Paris, fait le bilan de six ans de programmation de la recherche dans le domaine des transports terrestres, à travers le Predit 3, et dresse les perspectives pour la période 2008-2012. Pour Jean-Louis Leonard, son président, "le Predit est avant tout un outil de mise en cohérence au niveau national et international, un forum où se retrouvent laboratoires privés et publics, constructeurs, pôles de compétitivité, l'Agence nationale de la recherche, l'Ademe, etc.". Grâce à la labellisation du Predit, on évite selon lui les doublons dans les projets de recherche. Un peu plus de 360 millions d'euros de financements publics ont été mobilisés dans le Predit 3, qui, par effet de levier, a généré un volume de recherche de près d'un milliard d'euros. 1.600 projets ont été financés, dont 700 par Oseo, au titre du soutien aux PME. Les enjeux environnementaux ont irrigué la plupart des domaines de travail, qu'il s'agisse de l'étude des impacts (bruit, particules, pollutions de proximité, perception par la population) ou des technologies propres et économes (processus de combustion, dépollution, adaptation aux carburants alternatifs pour les moteurs à combustion interne, technologies électriques et hybrides). Certains projets ont déjà connu des traductions concrètes dans le domaine des transports publics : c'est le cas de Hynavis Concept, un prototype de bus conçu par Iveco qui présente des caractéristiques environnementales hors du commun (architecture lui permettant d'accueillir 8% de passagers supplémentaires par rapport à un bus conventionnel de douze mètres, poids allégé, motorisation hybride hydraulique réduisant la consommation de gazole et les émissions de CO2 de 30%. Autre exemple : le microbus Gruau, qui vise à offrir une solution de transport durable dans les grandes agglomérations (transport à la demande, desserte de quartiers denses, de zones piétonnes, navettes parkings-centres villes, etc.). La recherche concernant la sécurité routière a aussi occupé une place de choix dans le Predit 3, avec des projets axés à la fois sur l'amélioration des connaissances (conditions pour une politique publique complète et constante, formation tout au long de la vie, évolution des responsabilités, connaissances sur les victimes d'accidents) et sur les technologies (protection des piétons et des motards, assistances technologiques pour une conduite plus sûre). En revanche le bilan en matière de transports de marchandises est plus contrasté : les acquis sont conséquents sur les connaissances des systèmes logistiques ou sur l'organisation de la distribution des marchandises en ville mais les travaux du Predit 3 se sont avérés insuffisants pour la recherche d'un meilleur équilibre entre modes de transport.
Le Predit 4 (2008-2012) devra donc remédier à ces carences. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a annoncé le 5 mai qu'il sera doté d'un budget de 400 millions d'euros. Davantage tourné vers l'international, grâce notamment à une meilleure coordination avec les programmes européens, ses orientations seront en ligne avec le Grenelle de l'Environnement. Six thèmes prioritaires ont été définis : énergie-environnement, qualité des systèmes de transport, mobilité dans les régions urbaines, logistique et transports de marchandises, compétitivité de l'industrie des transports, politiques de transport. La plupart de ces sujets impliquent les collectivités et le président du Predit souhaitent que celles-ci soient davantage impliquées dans la gouvernance du programme.
Anne Lenormand