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Prévention - 20% des personnes radicalisées sont des mineurs

Fin septembre, 12.114 signalements avaient été enregistrés par le Centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR) et les états-majors de sécurité placés autour des préfets. C'est ce qu'a indiqué Muriel Domenach, secrétaire générale du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), le 10 octobre, devant la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales qui vient d'entamer une série d'auditions sur le sujet. 80% sont majeurs, a-t-elle précisé, 70% sont des hommes et 36% des convertis. "Quelque 805 personnes, soit 7% du total, sont parties sur le terrain syro-irakien avec un taux de mortalité de 20%, très élevé", a ajouté cette ancienne diplomate.
Muriel Domenach a rappelé que son action s'inscrivait dans le Plan d'action contre la radicalisation et le terrorisme présenté le 9 mai dernier par Manuel Valls, ce qui lui confère un "caractère interministériel".
Selon elle, 2.240 personnes sont aujourd'hui suivies à ce jour dans les cellules de suivi de prévention de la radicalisation installées dans chaque département, 972 familles sont accompagnées (contre 1.600 personnes suivies et 800 familles accompagnées en mai dernier). Le plan de mai dernier se fixait pour objectif un doublement du nombre de personnes prises en charge en deux ans, avec la création d'un centre de réinsertion et de citoyenneté dans chaque région. Le premier de ces centres a ouvert le 1er juillet 2016 en Indre-et-Loire, les premiers "pensionnaires" ont été accueillis à la rentrée.
"Je souligne la qualité de ces actions alors qu'on doute souvent de ce que nous faisons", s'est félicitée Muriel Domenach. "Associer les collectivités et les élus locaux est une priorité", a-t-elle ajouté, s'attirant le scepticisme de certains élus. "En tant que sénateur d'un département rural, les Deux-Sèvres, j'ai l'impression de ne pas vivre dans la même France que vous", lui a ainsi rétorqué Philippe Mouiller (LR). "Les élus locaux affirment ne pas avoir de moyens, ne pas être associés ni formés. Beaucoup de temps est consacré à des réunions et non à des opérations concrètes."

 

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