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Ryhtmes scolaires - Vacances d'été, pause méridienne... Des priorités ministérielles difficiles à synchroniser

Alors que la concertation sur la refondation de l'école vient de se clôturer, Vincent Peillon s'est à nouveau exprimé sur les rythmes scolaires, apparemment prêt à lâcher du lest sur les vacances d'été. De son côté, Valérie Fourneyron plaide pour un maintien de l'amplitude journalière mais assorti d'un allongement de la pause méridienne.

"Concentrer l'enseignement sur 144 jours et 36 semaines est un attentat contre notre jeunesse et contre notre avenir." Ainsi s'est exprimé le ministre de l'Education nationale au sujet de la question des rythmes scolaire lors d'un entretien aux Echos ce mardi 2 octobre. Dans le cadre de la refondation de l'école, et à l'aube d'une loi qui dessinera les contours de l'école de demain, Vincent Peillon est revenu sur son souhait de rallonger la semaine des enfants au primaire tout en allégeant leurs heures de présence quotidiennes, mais s'est dit prêt à reculer sur le raccourcissement des vacances d'été si "la question devait bloquer les autres aspects de la délicate réforme des rythmes scolaires".
"Nos enfants ont moins de jours de classe que ceux des autres pays développés et des journées d'école trop remplies. Ce n'est pas satisfaisant. Il faut trouver des solutions", a réaffirmé Vincent Veillon ce 2 octobre. Pour mémoire les petits français ont à ce jour 40 heures d'école hebdomadaire répartis sur 4 jours (8h30-16h30 en règle générale, avec une pause méridienne de 1h30) et des vacances d'été actuellement prévues du 6 juillet au 4 septembre. A titre d'exemple, l'école primaire italienne prévoit 200 jours scolaires par année au minimum (contre 144 en France), 30 heures de cours répartis sur 6 jours et des vacances d'été allant du 12 juin au 10 septembre.
Vincent Peillon a réitéré sa détermination dans cet épineux dossier qui divise syndicats comme professionnels de l'enseignement, parents ou collectivités locales… Une détermination qui n'ira cependant pas à l'encontre des volontés des parties prenantes. "Mon souci est d'aller le plus loin possible dans la réforme du système éducatif. Cela suppose aussi de construire les convergences nécessaires. L'école doit rassembler les Français", a-t-il confié. Il se pourrait ainsi que le ministre ne transige pas sur son cheval de bataille, "le retour à une semaine de quatre jours et demi en primaire", mais qu'il cède sur les vacances d'été. 

Semaine rallongée mais "horaires classiques et pause méridienne étendue"

De son côté Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, s'est exprimée, dans sa contribution écrite au débat sur la refondation de l'école, sur la durée de la pause méridienne et sur l'occupation du temps ainsi dégagé : "Si l'hypothèse d'aménagement de la semaine était de neuf demi-journées réparties sur cinq jours, notre choix irait vers une organisation de la journée restant sur les horaires classiques et prenant en compte un allongement de la pause méridienne, dédiée à des activités et loisirs éducatifs".
La ministre des Sports justifie ce choix en affirmant que les inégalités sont "aujourd'hui plus importantes dans le temps libre qu'à l'école" et que "la réforme doit permettre une plus grande prise en charge publique des enfants dans le cadre scolaire comme périscolaire et extrascolaire". Dans la mesure où la refondation de l'école affiche un double objectif de la lutte contre les inégalités et de réussite pour tous les enfants, une telle disposition semble corroborer les critiques entendues à l'égard de certains pays européens libérant les enfants en début d'après-midi et laissant ainsi ceux qui ne bénéficient pas d'activités extra scolaires livrés à eux-mêmes.  La ministre avance un argument qui a de quoi peser, tant auprès des collectivités que des familles : "Ce système a l'avantage de ne pas désorganiser les activités périscolaires existantes et de garder les repères actuels des parents".
La concertation nationale sur la refondation de l'école, lancée le 5 juillet par le ministère de l'Education nationale, invitant l'ensemble des acteurs du milieu éducatif (professionnels, collectivités locales, associations, ministères, élus, parents...) s'est clôturée ce mardi 3 octobre. Elle a mobilisé plus de 600 membres, sur quatre thèmes majeurs : "la réussite scolaire pour tous", "un système éducatif juste et efficace", "les élèves au cœur de la refondation" et "des personnels formés et reconnus".
En trois mois, près de 175.000 visiteurs se sont rendus sur le site refondondslecole.gouv.fr et plus de 8.000 internautes y ont déposé une contribution.
Le comité de pilotage de la concertation pour la refondation de l'École de la République rendra son rapport d'ici quelques jours.

 

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