Une rentrée moins tendue pour les transports scolaires
"Moins de tensions sur la pénurie de conducteurs." C'est avec ces mots empreints d'un certain optimisme que l'Association nationale pour les transports éducatifs de l'enseignement public (Anateep) a commenté la rentrée de septembre 2024 pour les transports scolaires. Ce constat a été fait à l'issue d'une réunion tenue le 28 août qui a rassemblé les acteurs du secteur et trois membres du gouvernement démissionnaire : Patrice Vergriete, ministre délégué aux Transports, Catherine Vautrin, ministre du Travail, et Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale.
Pour Florence Blatrix, présidente de l'Anateep et sénatrice de l'Ain, "le travail interministériel et la mobilisation des AOM [autorités organisatrices de la mobilité, ndlr], des organisations professionnelles, des opérateurs […] a permis d'arriver à une situation où le besoin en conducteurs a fortement diminué depuis deux ans". À l'occasion d'une réunion interministérielle le 9 juillet 2024, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) évaluait le besoin à 3.000 conducteurs, contre 6.000 un an plus tôt.
Pour expliquer ce relatif redressement, Florence Blatrix cite les mesures prises depuis deux ans en faveur de l'attractivité du métier de conducteur de transport scolaire : possibilité de cumul d'emploi, expérimentations d'aménagement des horaires des établissements (notamment dans le Grand Est), élaboration d'un guide des marchés publics ad hoc, automatisation de la délivrance des permis grâce à la dématérialisation des dossiers, etc. "La situation reste tendue, certes, mais comme l'a précisé la FNTV, les besoins sont répartis, il n'y a pas de territoire en très forte tension", a souligné la présidente de l'Anateep, non sans rappeler "la nécessité de rester vigilant sur la formation et le professionnalisme des nouveaux personnels de conduite car le bilan accidentologie 2024 a déjà atteint celui de l'ensemble de l'année 2023 en nombre de blessés".
Le transport scolaire concerne quotidiennement plus de 3,8 millions d'élèves, dont 2 millions résident en dehors d'une agglomération. En 2022, les collectivités y ont consacré 1,9 milliard d'euros.